APERÇU ⟩ La Corée du Nord pourrait utiliser un soldat américain ayant fait défection comme arme de propagande

Un regard sur l’histoire ne promet pas de solution rapide

L'étudiant américain Otto Warmbier en route pour le tribunal.
Otto Warmbier, étudiant américain, en route pour le tribunal. Photo : Jon Chol Jin/AP Photo/Scanpix

Travis King, détenu en Corée du Nord, n’est pas le premier citoyen américain à être détenu par les autorités de Pyongyang. Si l’on se base sur des exemples similaires dans le passé, sa libération pourrait prendre des années et nécessiter la visite d’un haut responsable à Washington.

Un autre détenu célèbre est Charles Robert Jenkins, un soldat américain qui a volontairement fait défection en Corée du Nord dans l’espoir d’échapper à la guerre du Viêt Nam en 1965. Jenkins a bu dix bières en guise d’encouragement et a réussi, mais il a dû passer près de 40 ans en Corée du Nord. Pendant cette période, il est apparu dans des films de propagande nord-coréens et a enseigné l’anglais à des soldats locaux, entre autres choses, rapporte l’AFP.

En 2016, les autorités nord-coréennes ont arrêté Otto Warmbier, un étudiant de l’université de Virginie qui avait été condamné à 15 ans de camp de travail forcé pour avoir volé une affiche politique dans un hôtel. Bien que Warmbier ait finalement été ramené chez lui après 18 mois de détention, il était dans le coma depuis un certain temps et est finalement décédé six jours seulement après son retour aux États-Unis. Selon Pyongyang, M. Warmbier est tombé dans le coma peu de temps après sa condamnation, et les autorités ont attribué son état à des médicaments qu’il disait avoir pris contre le botulisme.

Les reporters Laura Ling et Euna Lee, qui ont réalisé un reportage sur les femmes fuyant la Corée à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord en 2009, se sont échappées un peu plus rapidement. Selon Laura Ling, elles ont été traînées à la frontière par des gardes-frontières nord-coréens avec un collègue reporter et condamnées à 12 ans de travaux forcés. La même année, ils ont été graciés à la suite d’une visite surprise de l’ancien président américain Bill Clinton, qui s’est rendu en Corée du Nord pour rencontrer Kim Jong-il et a personnellement demandé la libération des reporters lors d’un dîner.

La visite d’un homme politique de haut rang a également contribué à la libération du missionnaire Evan Hunziker, qui avait traversé à la nage, nu et ivre, le fleuve Yalu entre la Chine et la Corée du Nord en 1996 et avait été accusé d’espionnage. Hunziker, qui se serait suicidé par la suite, a été libéré trois mois après sa détention, lorsque Bill Richardson, membre du Congrès américain, s’est rendu à Pyongyang et a convenu avec les responsables du pays que Washington rembourserait les frais d’hôtel de Hunziker à hauteur de 5 000 dollars.