Les États-Unis placent la Chine au centre des futurs efforts de maîtrise des armements
Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, prononcera un discours lors de la réunion annuelle de l’Association nationale de contrôle des armements à Washington, dans lequel il exposera le plan de l’administration du président Joe Biden pour naviguer dans le paysage des armes nucléaires stratégiques qui évolue rapidement, ont indiqué des hauts fonctionnaires.
Au cœur du nœud complexe qui doit être résolu se trouvent les négociations avec la Chine au sujet de son arsenal en pleine expansion et les préoccupations relatives à l’accroissement de l’influence mondiale plutôt que de se concentrer uniquement sur Moscou, comme c’était le cas pendant la guerre froide.
Concernant le dernier traité de contrôle des armements entre les Etats-Unis et la Russie (New START), qui est désormais mort et doit expirer en 2026, M. Sullivan a l’intention de dire que les Etats-Unis veulent conclure un nouveau traité, mais qu’il ne peut être négocié sans tenir compte de la Chine.
L’administration Biden doit comprendre le désir de la Chine de s’engager dans un dialogue beaucoup plus substantiel avec les États-Unis en raison de la taille de leur arsenal, de la forme de leurs forces militaires et de tout changement de posture politique, autant d’éléments qui affecteront la position des Américains à l’avenir, a déclaré un fonctionnaire.
Ceci, à son tour, affectera la capacité des Américains à parvenir à un quelconque arrangement avec les Russes, une réalité qui aura un effet d’entraînement sur les autres puissances nucléaires autoproclamées, la Grande-Bretagne et la France.
Les relations de Washington avec la Russie autoritaire du président Vladimir Poutine étant au point mort, et celles avec Pékin au point mort, les Américains sont confrontés à une route difficile.
Selon un fonctionnaire, il n’y a pas eu de dialogue substantiel avec la Chine sur les questions stratégiques et nucléaires comme Washington l’aurait espéré.
« Je pense que ce que nous espérons, c’est un regain d’intérêt diplomatique pour la stabilisation des relations actuelles », a-t-il déclaré.
En février, M. Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation au nouveau traité START, un accord datant de la guerre froide qui limite le nombre d’ogives nucléaires et permet à chaque partie de surveiller l’arsenal de l’autre.
Le département d’État américain a annoncé jeudi qu’il avait pris des mesures de rétorsion en guise de contre-mesure, c’est-à-dire qu’il avait suspendu diverses parties de l’accord, notamment les inspections sur place et le partage des données.
Un autre sujet plus large abordé par M. Sullivan dans son discours, selon les fonctionnaires, est la tentative américaine de créer des normes et des règles pour un comportement responsable dans l’intelligence artificielle, l’espace et d’autres domaines de haute technologie.