ONU : le trafic de méthamphétamine continue de prospérer dans la région du Triangle d’Or en Asie
« De grandes quantités de méthamphétamine continuent d’être produites et passées en contrebande dans et hors de la région, tandis que la production de kétamine et d’autres drogues synthétiques s’est développée », note le Bureau dans son rapport 2023 sur les drogues synthétiques en Asie de l’Est et du Sud-Est.
Il s’agit du premier examen depuis la réouverture des frontières à la suite de la pandémie de COVID-19.
Le rapport révèle que les réseaux criminels retrouvent leur force d’avant la pandémie et modifient considérablement les circuits de contrebande.
La majeure partie des comprimés de méthamphétamine et de la méthamphétamine cristallisée (crystal meth) provient de la région connue sous le nom de Triangle d’or, où les frontières du Myanmar, du Laos et de la Thaïlande se rejoignent.
La production d’opium et d’héroïne a prospéré dans la région, principalement en raison de l’anarchie qui règne dans l’État reculé de Shan, à l’est du Myanmar. Cette région, dont une grande partie est constituée de forêts denses, est le territoire de divers groupes d’autodéfense de minorités ethniques. Un grand nombre de ces groupes coopèrent également avec des organisations criminelles.
« La méthamphétamine reste la drogue la plus consommée en Asie de l’Est et du Sud-Est et sa consommation a augmenté au cours de la dernière décennie », note l’étude.
Elle est également plus facile à produire à l’échelle industrielle que l’opium, qui nécessite beaucoup plus de travail et dont l’héroïne est dérivée. De là, la drogue est distribuée par voie terrestre, maritime et aérienne dans toute l’Asie et le Pacifique.
Au cours de la dernière décennie, des saisies record de méthamphétamine ont été effectuées presque chaque année en Asie de l’Est et du Sud-Est, mais les derniers chiffres montrent que la quantité totale de drogues saisies est tombée à 151 tonnes en 2022, selon le rapport.
Alors que la baisse des saisies est traditionnellement attribuée à une baisse de la production, le rapport indique que d’autres indicateurs tels que les arrestations, la disponibilité des drogues dans la rue, les niveaux de pureté, les prix de gros et de rue qui n’ont jamais été aussi bas, et la recherche de traitements montrent que l’offre reste très élevée ou est restée élevée.
Le Bureau des Nations Unies s’est également inquiété du fait que le Cambodge est récemment devenu un corridor clé pour les trafiquants, une partie de la production y étant acheminée pour le marché régional.