Audi ne produira plus de nouvelles voitures à combustion interne dans deux ans et demi, même si elle affirme que les clients raffolent des voitures à combustion interne.

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Ignorer les préférences des clients est toujours triste, mais tant que les constructeurs automobiles prétendent qu’ils n’ont pas le choix, ou pensent honnêtement qu’ils répondent à une demande imaginaire, cela peut se comprendre. Mais Audi sait manifestement très bien ce que veulent les clients, et pourtant elle les ignore ouvertement.

Le cinq cylindres a sa place sous le capot d’Audi, au même titre que les quatre anneaux reliés entre eux sur la face avant. Le constructeur allemand l’a proposé pour la première fois en 1976, et il n’a pas manqué de figurer dans le compartiment moteur de plusieurs icônes, notamment la Sport Quattro et la RS2 Avant. Il n’est donc pas étonnant que les représentants de la marque en parlent avec un respect sacré. Plus récemment, le patron de la division Audi Sport, Sebastian Grams, a confirmé que pour les quatre anneaux, ce bloc reste le joyau de la couronne. Le problème pour tous les passionnés, c’est que même l’engouement qu’il suscite ne changera rien à l’avenir annoncé de la marque.

Après tout, Audi aspire à l’électrification comme peu d’autres constructeurs et n’a aucun problème à ignorer complètement la réalité. En fait, la marque a vendu 1,61 million de nouvelles voitures l’année dernière, mais seulement 118 000 d’entre elles étaient alimentées par des batteries. Cela place Audi loin derrière non seulement la moyenne mondiale, avec une voiture neuve électrique sur sept, mais aussi et surtout la Chine, où les voitures électriques représentent déjà près d’un quart des immatriculations. On peut se demander combien de ces 118 000 voitures le constructeur automobile aurait vendues sans subventions directes et indirectes. Dans notre pays, seules les subventions les plus directes sont « manquantes » au niveau des ventes aux clients finaux, et pourtant les voitures électriques n’ont représenté que 2,5 % du total des ventes tchèques. Si vous ne savez pas où se situe 2,5 % sur l’échelle, c’est juste à côté de « presque rien ».

Les Allemands ne perdent pas pour autant de vue leurs objectifs et sont déterminés à ne plus commercialiser de nouvelles voitures à moteur à combustion à partir de 2026. Ils continueront donc à proposer les voitures déjà développées et ne vendront que des voitures électriques à partir de 2033. Une vision très audacieuse au vu des chiffres actuels, et l’on ne peut pas reprocher à Hildegard Wortmann, responsable des ventes de la marque, de ne donner que 50 % de chances de survie à Audi si la direction s’obstine sérieusement à suivre une voie strictement électrique.

Mais revenons à ce cinq cylindres qui équipe actuellement les Audi RS3, TT RS et RS Q3. Ce dernier modèle fera ses adieux pour de bon cette année, mais la RS3 à hayon et la berline ont encore de beaux jours devant elles, selon M. Grams. « Nous avons encore une marge de progression. Nous avons créé la version RS3 Performance, qui est plus rapide, dotée d’une coque plus performante et d’un calibrage différent. Mais comme vous le verrez à l’avenir, nous avons l’intention d’affiner encore nos produits », a déclaré M. Grams, sans plus de détails.

Le moteur cinq cylindres est fourni par Audi, entre autres par le néerlandais Donkervoort, pour lequel il développe 500 chevaux, soit nettement plus que les 407 chevaux qui se trouvent sous le capot de la RS3 Performance mentionnée plus haut. Les Allemands ne viseront pas aussi haut pour leurs propres produits, mais on peut supposer que le rival Mercedes, dont le quatre cylindres suralimenté de deux litres sous le capot de l’A45 AMG produit 420 chevaux, sera dépassé. Audi proposerait alors la voiture à hayon la plus puissante au monde (et la berline la plus puissante, si l’on peut dire).

Comme il s’agirait vraisemblablement du chant du cygne du moteur 2.5 TFSI, l’intérêt serait certainement énorme. Après tout, Grams a confirmé que la version existante se vendait déjà mieux que des petits pains dans les ateliers. « Les clients s’arrachent cette voiture comme des fous », affirme-t-il. Il est donc tout à fait logique de s’en débarrasser. Après tout, l’A3 d’entrée de gamme doit changer de garde en 2027 et passer de la combustion interne à l’énergie électrique.

Mais il ne s’agit encore que de projets, dont nous pensons qu’ils auront du mal à rencontrer la réalité. Nous sommes donc curieux de voir ce qu’il adviendra d’Audi dans les dix prochaines années et dans quelle mesure les prévisions du chef des ventes de la marque se réaliseront. Quoi qu’il en soit, les entreprises sont des « organismes » plus résistants qu’il n’y paraît ; personne ne poursuivra des objectifs idéologiques jusqu’à l’autodestruction. Ainsi, en fin de compte, les choses peuvent être différentes, tout ce qui est sûr pour le moment, c’est que la RS3 suscite de l’intérêt. Et Audi proposera une version encore plus puissante, sans hybrider le moteur ou quoi que ce soit d’autre.

Sous le capot de la RS3 version Performance, le bloc cinq cylindres développe 407 chevaux. Cependant, le patron de la division sportive de la marque a déjà confirmé qu’une version encore plus puissante était en préparation. Mais cette version est aussi appelée à devenir le chant du cygne : les clients achètent peut-être la voiture « comme des fous », mais qu’importe… Photo : Audi

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