La révolution électrique en Grande-Bretagne est vraiment au point mort. La part de marché des voitures électriques stagne, et perd même du terrain auprès des consommateurs.

La révolution électrique en Grande-Bretagne est vraiment bloquée. La part de marché des VE stagne, voire perd du terrain

La révolution électrique en Grande-Bretagne est vraiment bloquée. La part de marché des VE stagne, voire perd du terrain

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Dans 6 ans et 7 semaines, l’interdiction de vendre des voitures à combustion interne devait entrer en vigueur en Grande-Bretagne, achevant ainsi la révolution électrique. Un coup d’œil sur les ventes actuelles montre pourquoi les politiciens ont préféré tirer la sonnette d’alarme. Cela aurait été un véritable fiasco.

Le fait que les ventes de voitures électriques sont loin de se porter aussi bien que leurs défenseurs, les constructeurs automobiles et les hommes politiques se l’imaginent n’est apparu qu’au cours des dernières semaines. Nous assistons en quelque sorte à la première (et certainement pas la dernière) remise en question majeure des intentions antérieures, ce qui surprend les partisans des véhicules électriques. Mais il faut dire que – en termes modernes – de nombreux signes d’une telle évolution se sont manifestés bien plus tôt.

L’un des plus importants a été le retour de flamme, en septembre, des efforts visant à interdire les voitures à combustion interne au Royaume-Uni. Le pays était censé prendre cette mesure, afin d’être encore plus écologique que tous les autres, en 2030, mais il l’a reportée d’au moins cinq ans, apparemment sans crier gare. La justification officielle est d’ordre diplomatique et consiste à « ajouter de la flexibilité » à des plans par ailleurs toujours ambitieux, mais en réalité, le grand public exprime de manière beaucoup moins diplomatique son désintérêt pour la question.

Les données de la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT) du Royaume-Uni, qui sont d’une part très positives, en sont la meilleure preuve. La Grande-Bretagne a connu son meilleur mois d’octobre depuis l’époque de Covide, puisque 153 529 nouvelles voitures ont quitté les salles d’exposition. Cela représente une augmentation de 14,3 % en glissement annuel et de 7,2 % même par rapport à octobre 2019. Mais encore une fois, octobre 2018 n’était pas beaucoup mieux non plus. Le problème ? Les Britanniques ne doivent pas cette croissance aux voitures électriques, notamment en termes de ventes privées

Si 23 943 voitures électriques ont été vendues dans le pays, ce qui n’est certes pas rien, la croissance de leur part de marché est quasiment au point mort. Alors que leur part de marché a augmenté de 5,1 points de pourcentage, passant de 9,5 % à 14,6 % entre octobre 2021 et octobre 2022, elle est restée quasiment stable depuis l’année dernière (actuellement 16,3 %). Mais le principal problème est ailleurs : les acheteurs privés se détournent progressivement des VE, et en octobre, ils représentaient déjà moins d’un quart de ceux qui ont acheté des voitures électriques. Sur l’ensemble du marché, ils représentent 44,4 % des ventes.

Il est donc clair que les voitures électriques ne se vendent en Grande-Bretagne qu’au prix d’avantages fiscaux extrêmes pour les entreprises, mais le favoritisme artificiel sur ce front parvient à compenser le déclin de l’intérêt des acheteurs privés. S’il ne tenait qu’à eux, les ventes de voitures électriques en Grande-Bretagne dépasseraient à peine 5 000 unités par mois, soit une part de marché d’un pour cent qui n’est pas très éloignée de celle des voitures électriques en République tchèque, par exemple. C’est une moquerie à un moment où l’interdiction de vendre quoi que ce soit d’autre était censée n’intervenir que dans 6 ans et quelques semaines.

Il n’est donc pas étonnant que, même dans ce pays, les responsables politiques aient été horrifiés et aient cessé d’imposer l’impossible. Même la SMMT se montre prudente et ne prévoit qu’une part de 17,2 % de voitures électriques dans les ventes totales. Et ce, alors que les entreprises prennent en charge la majorité des véhicules électriques, ce qui est inhabituel. La révolution électrique s’est en effet arrêtée là aussi, mais il n’y a rien d’autre à attendre.

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Seule une poignée de Britanniques achètent des voitures comme la Skoda Enyaq, alors que 100 % d’entre eux devraient le faire d’ici à 2030. Il n’est pas étonnant que ces plans aient été mis au rancart, car ils sont devenus absolument irréalisables. Photo : Skoda Auto

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