Les taxis sans chauffeur posent un problème croissant. L’un d’eux a percuté un pompier, un autre a roulé dans du béton frais, la moitié d’entre eux doivent quitter la route.

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Deux accidents inutiles, une circulation inutilement bloquée et d’autres malheurs accompagnent un essai de Chevrolet Bolt équipée du système de conduite autonome Cruise de GM. Les politiques et les autorités s’y emploient, mais cela ne suffit-il pas ?

Il y a quelques jours, le patron de Ford, Jim Farley, s’est vanté d’avoir essayé de vivre avec une voiture électrique pendant quelques jours. Et bien qu’elle ait été fabriquée par l’Ovale bleu, l’expérience n’a pas été très agréable. Principalement à cause des problèmes de charge, que nous soulignons depuis des années. Farley a enfin compris les pièges de l’alimentation par batterie et que la majorité du monde n’est tout simplement pas prête pour cela. C’est peut-être pour cette raison que la marque a annulé ses plans très ambitieux pour ces voitures, mais elle continue à considérer l’alimentation par batterie comme un élément clé.

Il serait donc très intéressant de voir les réactions des politiciens et des fonctionnaires qui décident de la délivrance des permis pour les voitures autonomes lors d’une rencontre similaire avec celles-ci. La plupart d’entre eux ne les ont même pas vues de loin et se contentent donc de croire aveuglément leurs fabricants, qui répètent jusqu’à l’épuisement les paroles savantes sur « une sécurité supérieure à celle associée aux humains en chair et en os ». Il s’agit bien sûr d’une simple théorie, qui ne pourrait devenir réalité que si le monde était réglé exactement selon des algorithmes. Mais ce n’est pas le cas, nous avons plutôt un grand chaos dans lequel les gens naviguent grâce à leur intuition. Les voitures autonomes n’ont pas cette intuition, et c’est pourquoi elles échouent encore et encore, comme l’illustrent très bien les récents incidents survenus à San Francisco, avec l’expérience horrible d’un journaliste.

Tout d’abord, jeudi, une voiture autonome a bloqué la voiture d’un pompier, allant jusqu’à la percuter alors qu’ils se dirigeaient vers une affaire sous balises. Il ne les a pas repérées. Puis le lendemain, une autre Bolt de Cruise s’est retrouvée dans du béton frais, il ne l’a pas « remarqué » non plus. Pour ne rien arranger, le lendemain, dix robots-taxis de Cruise ont complètement bloqué North Beach, alors qu’un festival de musique se déroulait à proximité. L’entreprise a ensuite déclaré que ses véhicules s’étaient bloqués en raison de problèmes de connectivité à l’internet sans fil, dus à la forte concentration de personnes lors de cet événement. C’est vraiment ahurissant.

Ce genre de situation se produit souvent lors de catastrophes naturelles. C’est-à-dire lorsque les véhicules d’urgence ou les camions de pompiers entrent en action les uns après les autres. Mais il se peut qu’ils aient du mal à arriver à destination à cause de routes bloquées ou d’autres véhicules gênants. C’est ce que confirme l’accident susmentionné, dans lequel un robot-taxi a franchi correctement un feu vert, mais n’a pas tenu compte d’un camion de pompiers qui klaxonnait dans la voie en sens inverse. En outre, il n’a été arrêté que lorsque l’un des pompiers a sauté sur son capot et brisé sa vitre avant.

Ces incidents devraient à eux seuls ouvrir les yeux des politiciens et des fonctionnaires et les inciter à mettre un panneau d’arrêt sur Cruise lorsqu’elle effectue des tests dans les espaces publics. De plus, un passager a été blessé lors de l’incident et a dû être transporté d’urgence à l’hôpital. Mais la réaction des autorités a été très mesurée. Elles auraient pu, par exemple, ordonner à GM de continuer à faire rouler toutes les voitures Cruise avec des opérateurs humains à bord, mais cela ne s’est pas produit ; le fonctionnement autonome avec une surveillance à distance apparemment peu fiable est toujours possible.

Ainsi, le département californien des véhicules motorisés a ordonné à l’entreprise de réduire de moitié sa flotte de voitures autonomes circulant dans les rues – permettant à 50 d’entre elles de fonctionner pendant la journée et à 150 de fonctionner pendant la nuit. Bien entendu, cela équivaut à montrer un index levé à un homme dont l’arme chargée s’est déclenchée à plusieurs reprises. Il faudra peut-être attendre une véritable catastrophe, qui provoquera un tel tollé que de telles expériences dans les rues ne seront plus possibles. C’est taquiner le serpent avec les pieds nus, rien d’autre.

Monter dans un robot-taxi devient un pari de loterie, avec de plus en plus de problèmes liés aux voitures. La moitié d’entre elles doivent quitter la route, mais n’est-ce pas suffisant ? Photo : Cruise

Bloomberg, The New York Times, Auto Evolution

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