L’UE est obsédée par le CO2, mais il existe des milliers de composés plus problématiques qui ne jouent qu’un rôle secondaire dans le réchauffement de la planète.
L’UE est obsédée par le CO2, mais il existe un millier de composés plus problématiques pour le réchauffement de la planète qui sont relégués au second plan.
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Vous connaissez sans doute le dicton qui dit que quelqu’un ne voit pas la forêt pour les arbres. C’est exactement le cas : les émissions de CO2 sont mentionnées si souvent et si intensément que les gens les considèrent comme la plus grande, voire la seule, menace. Mais c’est une erreur : comparées à d’autres composés, elles ne constituent pas un problème.
Ces dernières années, la climatisation est lentement devenue la norme, non seulement dans les voitures, mais aussi dans les maisons et les bureaux modernes. Or, pour l’environnement, une telle installation pose un problème, et pas seulement en raison de la consommation d’électricité. La menace vient des composés utilisés pour les faire fonctionner, ou plutôt de leur PRG (potentiel de réchauffement planétaire).
À cet égard, les politiciens parlent surtout du dioxyde de carbone, qui se voit toutefois attribuer une valeur de 1 sur l’échelle des substances problématiques en termes de PRG. En ce qui concerne le méthane, le deuxième gaz, le chiffre est de 28. Pour le réfrigérant R-410A, qui est utilisé comme charge pour les climatiseurs, le chiffre est de 2 088, c’est-à-dire 2 088 fois pire.
On ne peut pas dire que l’UE ne s’y intéresse pas, par exemple, elle est aussi en charge de ce domaine. Ainsi, à partir du 1er janvier 2025, aucune cartouche de climatisation dont le PRP est supérieur à 750 ne sera autorisée sur le vieux continent. Mais le problème n’est pas que l’UE ne fasse rien ; il serait souvent préférable qu’elle ne fasse vraiment rien. L’AP souligne toutefois que pendant que l’UE poursuit tout le monde pour les émissions de CO2, des composés incomparablement plus problématiques sont sur la deuxième, la dixième ou la quinzième roue du carrosse.
Même les futures alternatives au R-410A posent jusqu’à 750 fois le problème du CO2. Bien entendu, les nouvelles restrictions ne s’appliqueront qu’aux nouveaux climatiseurs, et uniquement aux climatiseurs fixes. Pour le reste, les règles existantes restent en place, de sorte que le potentiel de PRP des climatiseurs mobiles de toutes sortes demeure à un maximum de 2 500. Il ne s’agit donc pas d’une différence de plusieurs fois ou d’un ordre de grandeur, mais de milliers de fois et de trois ordres de grandeur différents, et pourtant ces choses restent derrière le sort appelé CO2.
Pendant ce temps, la nature problématique du R-410A est connue depuis des années, mais pour une raison quelconque, ce n’est pas un sujet suffisamment intéressant pour les politiciens. Et ce n’est pas comme si le réfrigérant n’était utilisé qu’une seule fois et ne devenait un problème que lorsque l’air conditionné n’était plus utile. Les climatiseurs perdent régulièrement 2 à 5 % de leur réfrigérant chaque année, qui reste dans l’atmosphère jusqu’à 15 ans, alors que le CO2 est décomposé beaucoup plus rapidement.
Cependant, dans un effort pour inverser le changement climatique, l’UE a commencé par lutter contre le dioxyde de carbone, même s’il s’agit du moindre des deux maux. C’est pourquoi, après tout, ses efforts ont été comparés à une mer que l’on s’apprête à traverser avec une tasse à café. Qui plus est, avec une poignée très fragile qui ne cesse de s’abîmer. Il faut donc toujours dépenser de l’argent pour en acheter une nouvelle. C’est donc une façon de ruiner le vieux continent en échange d’un effet négligeable. Même si toutes les voitures passaient d’un coup de la combustion à la batterie, il n’y aurait pas d’amélioration tangible, et on ne peut pas le rappeler pendant des années.
Nous ne comprenons pas pourquoi l’ensemble de la lutte sur ce front a perdu à ce point le sens des réalités, pourquoi elle n’est pas systématique, raisonnable, pourquoi elle ignore les faits techniques. Mais nous ne sommes pas surpris, compte tenu de la situation, que certains y voient autre chose que ce qu’elle prétend formellement être ; les hommes politiques eux-mêmes, par leur comportement irrationnel, y laissent de la place.
Le réfrigérant utilisé dans les voitures n’est pas tant le R410A qu’un gaz à effet de serre fluoré appelé R134a. Son PRG n’est « que » de 1 430, mais il est tout de même 1 430 fois pire que le CO2. Néanmoins, les politiciens ont décidé qu’ils devaient mettre le pied sur le dioxyde de carbone en particulier et le présenter au monde comme la menace numéro un. Tout le reste se perd dans l’ombre de cette étrange stratégie de relations publiques. Photo d’illustration : Škoda Auto
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