Vous n’avez que deux semaines pour commander les dernières voitures à huit cylindres de ce type, avant que l’eau ne se referme derrière elles.

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Cela ressemble presque à un ultimatum, mais les constructeurs automobiles aiment bien en poser de nos jours. Le carnet de commandes des Challenger et Charger sera fermé à la fin du mois de juillet, et la production s’arrêtera à la fin de l’année. La question est de savoir ce que la marque vendra alors.

Il y a quelques années, un de mes amis a commencé à développer une schizophrénie. Il s’en est suivi une période où je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. En effet, alors qu’un jour je parlais avec le même homme intelligent qu’auparavant, quelques heures plus tard j’avais l’impression de regarder un parfait inconnu qui avait succombé aux délires et à la paranoïa. Son état s’est amélioré après qu’on lui a prescrit des médicaments, mais il ne pourra pas s’en passer pour le reste de sa vie. S’il commençait à les sauter, il retrouverait son comportement erratique et souvent dangereux.

Je ne veux pas attirer l’attention sur le malheur d’autrui, mais le sort plutôt triste de la vie de cet ami m’a rappelé le comportement de la marque Dodge. Apparemment, la schizophrénie s’est également manifestée dans cette entreprise. Il y a quelques jours, la marque a lancé en Europe une campagne IN/OUT destinée aux propriétaires de ses muscle cars existantes. C’est-à-dire les voitures équipées du groupe motopropulseur à huit cylindres qui est devenu littéralement emblématique. C’est pourquoi la plupart des fans ne sont pas enthousiastes quant à l’orientation future d’une marque qui aspire à l’électrification.

Cette campagne a peut-être indiqué que Dodge avait changé d’avis. Surtout après les critiques que le concept Charger Daytona SRT a reçues. En fait, le constructeur a laissé entendre après sa présentation que la voiture serait éventuellement disponible non seulement avec une batterie, mais aussi avec un moteur six cylindres suralimenté. Bien qu’il s’agisse d’une concession mineure par rapport aux versions V8 existantes, il s’agit toujours d’une meilleure option que celle d’une voiture purement électrique. Il semble donc que la direction du constructeur automobile commence à retrouver un peu de bon sens.

La nouvelle information est donc une nouvelle douche glacée. « Pour les passionnés qui souhaitent commander une Dodge Challenger ou Charger, en particulier des versions performantes comme le Scat Pack, le SRT Hellcat ou d’autres éditions spéciales, nous sommes vraiment en dernière ligne droite », a déclaré Tim Kuniskis, le patron de la marque. En effet, le constructeur n’acceptera que les commandes envoyées par les concessionnaires avant la fin du mois de juillet. Après cela, tout le monde n’aura plus de chance, la production devant également s’arrêter au plus tard le 31 décembre de cette année.

Car Dodge, selon son patron, se dirige vers « un avenir électrifié passionnant pour les muscle cars ». Inutile d’ajouter que seul Kuniskis est probablement de cet avis. De plus, on peut se demander ce que le constructeur fera réellement lorsque la Charger et la Challenger auront tiré leur révérence. Après tout, son portefeuille ne comprend que quatre modèles, dont les deux représentent environ les trois quarts des ventes. En outre, la troisième génération de Durango est également « en retard », tandis que le Hornet ne présente que peu ou pas d’intérêt.

Espérons donc que la schizophrénie reprenne le dessus dans quelques mois et que Dodge annonce qu’elle prolongera le cycle de vie des muscle cars à deux et quatre portes en raison de la forte demande. Sinon, il se pourrait bien que le glas sonne non seulement pour la Charger et la Challenger, mais aussi pour le constructeur lui-même.

La Charger et la Challenger ne peuvent être commandées que jusqu’à la fin du mois de juillet, puis elles disparaîtront des chaînes de montage à la fin de l’année. Photo : Dodge

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