Plusieurs grandes régions viticoles françaises, notamment la célèbre région de Bordeaux, sont confrontées à des difficultés liées à l’évolution des modes de consommation, à la crise du coût de la vie et aux séquelles de la pandémie de coronille.

La baisse de la demande de vin a entraîné une surproduction, une forte baisse des prix et de graves difficultés financières pour près d’un producteur de vin sur trois dans la région de Bordeaux, selon le syndicat agricole local.

Le fonds initial de 160 millions d’euros de l’Union européenne pour la destruction du vin a été étendu à 200 millions d’euros par le gouvernement français, a déclaré le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau lors d’une conférence de presse vendredi.

Cette somme vise à « empêcher l’effondrement des prix et à permettre aux viticulteurs de retrouver des sources de revenus », mais il a souligné que la filière devait « se tourner vers l’avenir, réfléchir aux évolutions de la consommation et s’adapter ».

Le ministère de l’Agriculture a également annoncé en juin l’allocation de 57 millions d’euros pour financer l’arrachage d’environ 9 500 hectares de vignes dans la région de Bordeaux, tandis que d’autres fonds publics sont disponibles pour encourager les viticulteurs à se tourner vers d’autres produits tels que les olives.

Production en hausse, ventes en baisse

L’Europe a connu son dernier boom viticole au milieu des années 2000, ce qui a contraint l’Union européenne à réformer sa politique agricole pour réduire la surproduction massive de vin stimulée par ses propres subventions.

Selon les chiffres de l’UE, les 27 membres de l’Union dépensent encore 1,06 milliard d’euros par an dans le secteur vitivinicole.

Outre la tendance de longue date des consommateurs à se tourner vers la bière et d’autres boissons alcoolisées, le secteur a été durement touché par la crise de la Corona, qui a entraîné la fermeture de restaurants et de bars dans le monde entier, provoquant une forte baisse des ventes.

La récente hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, liée à l’augmentation des prix mondiaux de l’énergie et à l’invasion de l’Ukraine, a également incité les consommateurs à réduire leurs achats de produits non essentiels tels que le vin.

La Commission européenne, dans une aide d’urgence au secteur en juin, a déclaré que la consommation de vin avait chuté cette année d’environ 7 % en Italie, 10 % en Espagne, 15 % en France, 22 % en Allemagne et 34 % au Portugal.

Dans le même temps, la production de vin dans la plus grande région viticole du monde a augmenté de 4 %.

Les vignobles produisant des vins rouges et rosés dans certaines régions de France, d’Espagne et du Portugal ont le plus souffert, selon la Commission.

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