Les signes de détresse sur le marché de l’immobilier se multiplient. Le grand promoteur immobilier chinois Country Garden a annoncé ce week-end la suspension des transactions sur au moins dix émissions obligataires différentes qu’il a émises en Chine continentale. Cette décision fait suite au non-paiement des intérêts sur deux obligations en dollars américains la semaine dernière.

Les analystes de Goldman Sachs ont constaté que près de la moitié de la dette de l’entreprise est assortie de taux d’intérêt élevés en dollars américains. Ils craignent que le problème de la dette ne s’étende aux promoteurs immobiliers ayant des obligations de bonne qualité, dont la plupart appartiennent à l’Etat.

Dans l’économie chinoise, la majeure partie de la richesse des gens se trouve dans l’immobilier, ce qui est une source croissante d’inquiétude et pourrait entraîner l’ensemble de l’économie dans sa chute. La Chine est très dépendante de l’immobilier. L’immobilier représente environ 30 % du produit intérieur brut de la Chine, contre moins de 20 % en Corée du Sud et au Japon.

En 2020, la Chine a commencé à lutter contre la croissance des promoteurs immobiliers en recourant massivement aux prêts. Bien que les autorités chinoises aient durci cette politique au cours des derniers mois, aucune mesure de relance n’a vu le jour.

« Les données de juillet sur les prêts montrent que le ralentissement du secteur immobilier va se poursuivre, la situation géopolitique qui ne cesse de s’aggraver ajoutant à l’incertitude », a déclaré Lu Ting, économiste en chef pour la Chine chez Nomura. « Dans les années 1990, les entreprises japonaises se sont désendettées pour améliorer leurs chances de survie. Dans la Chine d’aujourd’hui, les entreprises et les particuliers ont réduit leurs emprunts en raison d’un manque de confiance et de certitude ».

En juillet, les nouveaux emprunts libellés en yuan ont chuté de 89 % par rapport à juin pour atteindre 345,9 milliards de yuans, soit 47,6 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Reuters s’attendaient à un nouveau prêt de 800 milliards de yuans, rapporte CNBC.

Les nouveaux prêts n’ont pas été aussi faibles depuis la fin de l’année 2009.

Si la banque centrale ne réduit pas ses taux d’intérêt d’ici la fin du mois de septembre, la Chine risque de plus en plus de ne pas atteindre l’objectif de croissance de 5 % fixé pour cette année.

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