« La loi sera adoptée, il n’y a aucun doute à ce sujet, c’est tout simplement trop important politiquement », a déclaré un diplomate de l’un des États membres de l’Est de l’UE, qui fait partie d’une coalition de pays critiques à l’égard du projet de loi. La seule question est de savoir laquelle des visions initiales de la Commission européenne survivra dans l’acte final et si elle aura du mordant.

« Nous sommes prêts à discuter de solutions pragmatiques ». Stella Kyriakides, commissaire européenne chargée de la sécurité alimentaire, a déclaré aux ministres de l’agriculture lors de leur dernière réunion à Bruxelles.

Démonstration de puissance

La mesure obligerait les pays de l’UE à réduire collectivement de moitié l’utilisation des pesticides toxiques pour la santé humaine et l’environnement d’ici à 2030 et à promouvoir des pratiques agricoles plus durables, rapporte Politico.

Remédiant aux lacunes de son prédécesseur, adopté dix ans plus tôt, la loi fixerait des objectifs contraignants au niveau national et européen. Elle interdirait l’utilisation de pesticides dans les réserves naturelles protégées et à proximité des réservoirs, des terrains de jeux et d’autres espaces publics. Elle obligerait également les agriculteurs à privilégier les méthodes non chimiques de lutte contre les parasites et les mauvaises herbes, en n’utilisant les pesticides conventionnels qu’en dernier recours.

Mais les gouvernements nationaux et les députés conservateurs s’y sont farouchement opposés, craignant que sa mise en œuvre ne mette en péril la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des agriculteurs.

Le débat s’enlise

Les Etats membres ont renvoyé le projet en décembre dernier en exigeant davantage de preuves de l’impact de la loi, dans une tentative de faire dérailler la législation, selon la société civile.

Contrairement à la loi sur la restauration de la nature, pour laquelle le Parlement et le Conseil mettent la touche finale au texte, aucune des deux institutions n’a fait de progrès significatifs sur la loi sur la réduction des pesticides – le vote de juillet au sein de la commission de l’agriculture du Parlement a été reporté au mois d’octobre.