Le procureur européen Laura Codruța Kövesi s’intéresse enfin à la Bulgarie, qui est depuis longtemps l’un des exemples les plus frappants de l’incapacité de Bruxelles à lutter contre le vol de l’argent de l’UE.

Le Parquet européen (EPPO) a perquisitionné 28 maisons et bureaux jeudi pour enquêter sur l’utilisation abusive de l’argent de l’UE dans des projets ferroviaires. Le maire d’une petite ville a été arrêté mercredi dans le cadre de l’enquête, écrit Politico.

Un préjudice de près d’un demi-milliard d’euros

Cela fait plusieurs années que l’on s’y attend, les principaux hommes politiques bulgares favorables aux réformes affirmant que les fonds européens sont devenus une source majeure de revenus pour les groupes criminels organisés. L’ONG Center for the Study of Democracy, basée à Sofia, a conclu en 2020 que pas moins de 15 % de l’argent de l’UE du pays était régulièrement versé à la gauche.

L’OEPP a actuellement 143 enquêtes en cours en Bulgarie, avec une perte totale estimée à 492 millions d’euros, selon son rapport 2022.

En tant que pays le plus pauvre de l’UE, la Bulgarie demande régulièrement l’aide des contribuables européens pour reconstruire ses infrastructures et rendre ses vieux bâtiments de l’époque socialiste plus efficaces sur le plan énergétique.

L’OEPP, qui est chargé de poursuivre les crimes contre les intérêts financiers de l’UE, a déclaré qu’il enquêtait sur deux projets de modernisation de l’infrastructure ferroviaire d’une valeur de plus de 241 millions d’euros de financement de l’UE et sur un projet d’amélioration de l’efficacité énergétique des logements dans la ville de Kindral Toshevo, d’une valeur de 169 000 euros.

S’appuyer sur les chercheurs locaux

Plus de 100 agents de la police bulgare et des services spéciaux nationaux ont effectué jeudi des perquisitions auprès d’organismes impliqués dans un projet de ligne ferroviaire entre les villes de Kostenets et Septemvri, qui a reçu 130 millions d’euros de l’Agence européenne pour le climat, les infrastructures et l’environnement (CINEA). Les perquisitions comprenaient également une enquête sur l’éventuel détournement de fonds concernant la ligne ferroviaire entre les villages d’Orizovo et de Mihaylovo, financée par le Fonds de cohésion à hauteur de plus de 111 millions d’euros.