Le patron d’Alfa Romeo se moque ouvertement de l’UE : « Euro 7, c’est de la merde, les politiciens doublent le prix des voitures ».

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Alfa Romeo fait partie des marques qui veulent passer à l’électrique très prochainement, mais cela ne veut pas dire qu’ils le souhaitent. Le patron de la marque est extrêmement critique à l’égard des mesures prises par l’UE, affirmant que l’Europe est dirigée par des bureaucrates qui ne connaissent rien aux voitures.

Je ne me suis jamais intéressé aux diagnostics psychiatriques auparavant, mais ces dernières années, j’ai régulièrement étudié ce que l’on appelle le trouble dissociatif de la personnalité. On l’appelle parfois à tort schizophrénie, ce qui est un diagnostic légèrement différent ; on l’appelait autrefois trouble de la personnalité multiple. Vous le connaissez sans doute, mais j’ajouterai pour mémoire qu’il se manifeste par des personnalités multiples, tranquillement extrêmement différentes, qui s’installent dans votre corps et dont l’une ne sait pas ce que l’autre est en train de faire. Par exemple, l’un peut être un mari et un père aimant, l’autre un tueur en série, l’un ne contrôlant pas l’autre. Ils vivent essentiellement leur propre vie – chacun a sa propre mémoire, l’autre a l’impression d’avoir été endormi pendant que l’autre était « en fonction ».

La seule chose qui me fait penser à cela du point de vue d’un passionné d’automobile et d’un « écrivain », c’est que les patrons des constructeurs automobiles font de plus en plus souvent, un jour, quelque chose de différent de ce dont l’autre parle. Et je ne le sais pas seulement par d’autres médias, j’ai personnellement rencontré plusieurs personnes relativement haut placées de grandes entreprises automobiles qui sont capables de vous dire un jour que l’électrification des voitures est un non-sens et que les dirigeants de l’UE sont une bande de génisses incompétentes. Le lendemain, cependant, ces mêmes personnes présentent un plan dans lequel elles ne voient rien d’autre qu’un avenir électrique tracé par une bande sensationnelle de flagorneurs bruxellois. C’est à se demander si l’on n’est pas en présence d’un nouveau Billy Milligan.

Je ne connais pas la réponse à cette question, et la dernière production de Jean-Philippe Imparato ne la donne certainement pas. Cet homme, grand passionné d’automobile et ancien patron de Peugeot, a accepté le rôle de sauveur potentiel d’Alfa Romeo. Il la dirige désormais avec pour seul objectif de ne proposer que des modèles électriques dès que possible, certainement d’ici quelques années. Aime-t-il donc les voitures électriques et les mesures de l’UE qui ne font que nous pousser dans cette direction ? Pas du tout.

Il a fait preuve d’une ouverture sans précédent lors d’une interview accordée à nos confrères d’Auto Week à l’occasion du Mans Classic, auquel Alfa participe avec ses modèles historiques. Non seulement il n’est pas favorable aux actions de l’UE, mais il les critique vivement. Selon lui, les efforts antiémissions de l’UE dans leur forme actuelle sont littéralement des conneries (il a utilisé le mot « conneries », il n’y a pas de meilleure façon de le traduire dans ce contexte), qui ne font que rendre les nouvelles voitures de plus en plus chères. Et plus il en parlait, plus il s’énervait, notent nos collègues.

« Ils ont été légitimement élus », dit Imparato à propos des politiciens européens. « Mais leur vote du dimanche signifie qu’ils devront payer leurs factures le lundi. L’Europe est aujourd’hui dirigée par un mouvement bureaucratique, activiste et qui n’agit pas dans l’intérêt des citoyens. C’est mon opinion personnelle. Sinon, ils n’auraient pas permis que les nouvelles voitures soient deux fois plus chères. Et croyez-moi, elles le seront. Cela ouvre la porte à la concurrence d’autres régions du monde qui peuvent les rendre un quart moins chères. Ce sera un véritable drame. Et personne ne semble s’en rendre compte. Celui qui parle n’a pas les pieds dans la boue comme nous dans les usines. Ils ne voient pas que nous devons réduire les 25 % d’une manière ou d’une autre, sinon nous sommes morts », déclare l’exubérant patron d’Alfa.

Et il ne s’est pas arrêté là, la future norme d’émission avec le chiffre sept dans son nom a également été dans sa ligne de mire. « Euro 7, c’est de la foutaise. Nous sommes à deux ans de son entrée en vigueur et nous n’avons toujours pas d’informations. Et puis on entend des choses en coulisses ou qu’elle pourrait être retardée. C’est analysé par des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans une putain d’usine pour voir comment les voitures sont construites. Ils n’en ont aucune idée. Et nous devons homologuer 85 voitures en 2027. C’est comme ça. Et entre-temps, les exigences sont de plus en plus élevées », poursuit-il. Tout cela rend les voitures de plus en plus chères, sans leur apporter quoi que ce soit de plus que les gens souhaitent vraiment.

« Prenez la voiture à hayon du segment B. Celle qui coûte 15 000 euros en 2018 doit maintenant être électrifiée. Cela signifie 8 000 à 10 000 euros de plus. Bientôt, elle pourra être dotée d’une conduite autonome de niveau 3 ou devra obtenir 5 étoiles Euro NCAP. Vous en êtes déjà à 32 000 euros. Avec des marges pour toutes les parties, vous êtes à 40 000 euros pour la « même » voiture. D’ici cinq ans. Qu’est-ce que cela signifie pour les besoins de mobilité des gens ? C’est l’une des premières nécessités de la vie. Les hommes politiques s’en rendent-ils compte ? Nous respecterons toutes les règles légales, mais le prix des voitures explosera. On le voit déjà », conclut-il.

Que dire ? Il a raison, il parle avec son âme. Pourtant, nous parions que d’ici peu, la même personne présentera l’une ou l’autre des nouveautés électriques d’Alfa Romeo comme le salut du monde et la seule alternative possible pour l’avenir. C’est toi, Billy ?

Jean-Philippe Imparato est un passionné qui sait très bien où les actions de l’UE mènent l’industrie automobile. Pourtant, il suit ses traces et continuera sans doute à le faire. Photo : Alfa Romeo

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