Le programme français de « voitures électriques pour les pauvres » a échoué et le pays a dû mettre un terme aux achats généreusement subventionnés.
Le programme français de « voitures électriques pour les pauvres » s’est effondré, le pays a dû arrêter les achats généreusement subventionnés.
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Dès le départ, il s’agissait d’une chose particulière, qui est devenue de plus en plus bizarre au fil du temps. Au lieu de quelques années, il n’a fallu que quelques semaines pour montrer à quel point il est impossible de financer l’ensemble du système à grande échelle et à long terme. Mais la France considère cette fin prématurée comme un signe de réussite.
À la fin de l’année dernière, le gouvernement français a décidé que la mobilité électrique ne serait plus l’apanage des riches. Il a donc lancé un programme officieusement appelé « voitures électriques pour les pauvres », qui était si séduisant qu’il a fait changer d’avis certains opposants à la propulsion électrique. Des voitures comme la Citroën ë-C3 pouvaient être achetées par les Français sur la base de versements mensuels à partir de 54 euros (environ 1 370 couronnes tchèques). L’offre comprenait non seulement la location de la voiture, mais aussi la possibilité de la racheter et l’assurance.
Pour bénéficier du programme, il fallait être âgé d’au moins 18 ans, être titulaire d’un permis de conduire, avoir une résidence permanente en France, se trouver à au moins 15 km de son lieu de travail, et donc parcourir plus de 8 000 kilomètres par an. La condition essentielle était que leur revenu annuel ne dépasse pas 15 400 euros (environ 390 000 couronnes tchèques), soit environ un tiers du salaire moyen en France. Le programme était donc réellement destiné aux classes les plus pauvres, et le gouvernement ne s’attendait probablement pas à ce qu’il prenne de l’ampleur.
Le plan initial prévoyait de subventionner l’achat de 25 000 voitures par an, mais face à l’intérêt soutenu, les responsables politiques ont augmenté le budget pour couvrir l’achat de 50 000 voitures électriques. Toutefois, à la fin du mois de janvier, le gouvernement avait déjà reçu 90 000 demandes, il a donc interrompu le programme et ne prévoit pas de le renouveler cette année, selon Reuters. Un conseiller du président Emmanuel Macron a déclaré que « c’est une grande réussite et un symbole de la politique environnementale française. C’est bon pour votre portefeuille et bon pour la planète ».
Mais à quel point est-ce bon lorsque tout le système s’effondre de lui-même en raison de son caractère non finançable après si peu de temps et de la vente d’un nombre si négligeable de voitures ? Et de quel portefeuille s’agit-il ? À cet égard, il convient de rappeler que le gouvernement ne donne évidemment pas son propre argent. Tous ceux qui n’achètent pas de voitures électriques dans les conditions décrites paient l’intégralité de l’avantage. En toute logique, il faudra donc leur prélever davantage, surtout si toutes les demandes sont approuvées, c’est-à-dire presque quatre fois plus que ce qui était prévu à l’origine. En outre, les responsables politiques ont déjà annoncé qu’un autre de leurs programmes d’électricité serait supprimé.
Jusqu’à présent, pour la moitié des Français ayant des revenus plus élevés, la contribution du gouvernement était limitée à 5 000 euros (environ 127 000 CZK), mais elle sera désormais de 4 000 euros (environ 101 000 CZK). Il reste à voir dans quelle mesure cela affectera les ventes. Toutefois, les responsables politiques ne comptent que sur le positif. Ils affirment qu’ils aideront plus de personnes, mais avec moins d’argent. Ils ajoutent toutefois que les personnes intéressées par l’électromobilité peuvent demander des incitations locales qui rendront leur achat encore moins cher.
Il s’avère donc que même si la propulsion électrique est présentée comme un progrès, elle n’a aucune chance de décoller sans subventions. Or, pour mettre en place des programmes aussi généreux, les voitures à essence et diesel sont taxées à des niveaux hors de portée. Et c’est dans ce domaine que la France fait encore plus que dans celui des subventions.
La nouvelle génération de C3 à hayon, qui fonctionne uniquement à l’électricité, pouvait être louée par les Français à partir de 1 370 couronnes tchèques par mois, assurance comprise. Il n’est pas surprenant que l’intérêt pour ce programme social ait largement dépassé les attentes. Mais c’est précisément pour cette raison que le gouvernement a dû y mettre un terme, ce qui démontre l’insoutenabilité d’une telle redistribution. Photo : Citroën
Source : Reuters
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