Les Chinois s’apprêtent à racheter une autre entreprise automobile européenne, achevant ainsi le travail que Ford a abandonné dans la tourmente
Les Chinois s’apprêtent à prendre le contrôle d’un autre constructeur automobile européen, pour achever le travail que Ford a abandonné dans la tourmente.
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Toute entreprise connaît inévitablement des hauts et des bas, et il n’est pas écrit que les Chinois ne connaîtront pas les mêmes difficultés que les Américains. Mais pour l’heure, Geely s’apprête à regrouper Volvo et Aston Martin sous un même toit, aux côtés de Lotus ou de Mercedes.
En regardant les chiffres tragiques actuels de Ford, il est facile d’oublier l’époque où l’ovale bleu était en passe d’écraser le reste du monde automobile. Il avait lui-même le vent en poupe, et le reste allait être favorisé par le conglomérat qu’il avait créé, PAG (Premier Automotive Group), dans lequel Ford avait fusionné toutes ses acquisitions dans le domaine du luxe. Lincoln, Mercury, Aston Martin, Jaguar, Land Rover et Volvo. Celles-ci ne se chevauchaient pas, ce qui a peut-être aidé l’Ovale bleu à se développer. Mais le constructeur a commis une erreur fondamentale en voulant utiliser les mêmes composants que les voitures grand public pour réduire les coûts.
C’est ainsi qu’en 2006, sept ans seulement après sa création, PAG a commencé à se désagréger. Aujourd’hui, Mercury n’existe plus du tout, Lincoln est plutôt une affaire américaine naissante, et Jaguar, Land Rover, Aston Martin et Volvo ont des propriétaires différents. Dans les deux premiers cas, le groupe indien est Tata Motors, mais il y a des nouvelles intéressantes concernant les deux autres. Volvo appartient au Chinois Geely, qui commence à prendre les rênes d’Aston.
La marque britannique vient d’annoncer que les Chinois sont devenus le troisième copropriétaire de l’entreprise, après un consortium contrôlé par Lawrence Stroll et un fonds d’investissement public saoudien. Ils investissent 234 millions de livres sterling (environ 6,4 milliards de couronnes tchèques) supplémentaires dans la marque, ce qui leur permettra d’avoir une participation de 17% dans l’entreprise et de s’impliquer directement dans sa gestion. Plus précisément, Geely acquerra 42 millions d’actions du consortium Stroll, tandis que 28 millions d’actions seront nouvellement créées. Dans le même temps, il pourra également placer son propre homme au sein du conseil d’administration.
Volvo et Aston Martin reviennent ainsi sous un même toit, même si la reprise de la marque britannique sera un peu plus longue que celle de la marque suédoise. En fait, Geely a accepté, dans le cadre de l’accord, de ne pas augmenter sa participation au-delà de 22 % avant août 2024. On peut donc supposer que les Chinois sont très intéressés par un pouvoir accru sur l’entreprise, sinon cette clause n’aurait pas été incluse dans l’accord.
Ceci compte tenu de la perte de 495 millions de livres sterling enregistrée l’année dernière. Ces 495 millions de livres sterling (13,54 milliards de couronnes tchèques) peuvent paraître surprenants pour les non-initiés, mais il faut ajouter que les Britanniques ont investi la moitié de cette somme l’année dernière dans le développement de nouveaux modèles. Cette année, ils s’attendent à ce que les ventes augmentent encore, les propriétaires prenant livraison de 7 000 voitures au lieu des 6 400 de l’année dernière. Mais au-delà, ils disposent d’un potentiel de commercialisation intéressant. En effet, Aston connaît actuellement un succès incroyable en Formule 1, même s’il faut préciser que l’équipe n’est liée au constructeur automobile que par le biais du marketing et de Stroll, qui contrôle à 100 % l’Aston Martin Aramco Cognizant F1 Team, comme elle s’appelle elle-même de son nom complet.
Mais le lien avec le monde de la F1 est en fait plus large que cela. En effet, l’ancien pilote d’Aston, Sebastian Vettel, est l’un des petits actionnaires du constructeur automobile, tout comme Toto Wolff, patron de l’écurie Mercedes. Geely, quant à lui, est le plus gros actionnaire de la structure de propriété de l’étoile à trois branches. Par ailleurs, les Allemands collaborent depuis longtemps avec les Britanniques en leur fournissant notamment un moteur V8 de quatre litres. Il est donc possible de réaliser des synergies encore plus importantes sous une même aile.
Si certains s’inquiétaient l’année dernière de l’avenir de la marque britannique, ils peuvent désormais pousser un soupir de soulagement. « J’ai déjà dit qu’il faudrait plusieurs années pour qu’Aston Martin devienne la marque de sport de luxe la plus convoitée de Grande-Bretagne. Les temps difficiles sont derrière nous et, dès cette année, nous pourrons commencer à récolter les fruits de nos efforts », a déclaré Stroll. Avec l’argent chinois entre ses mains, il a encore plus de raisons d’être optimiste.
Les Britanniques sont sur le point de récolter les fruits semés cette année, notamment grâce à la DBS 770 Ultimate, proposée à partir de 8,6 millions de livres sterling. Les coffres de l’entreprise vont cependant recevoir un coup de pouce encore plus important, puisque le Chinois Geely a augmenté sa participation dans la marque. Photo : Aston Martin
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