Autrefois ville de voitures, le passage au vélo est une tragédie. Les vélos provoquent des embouteillages à Paris, les cyclistes sont à couteaux tirés.

Autrefois une ville de voitures passe au vélo et c’est une tragédie. Les vélos provoquent des embouteillages à Paris, les cyclistes sont à couteaux tirés

Autrefois une ville de voitures passe au vélo et c'est une tragédie. Les vélos provoquent des embouteillages à Paris, les cyclistes sont à couteaux tirés

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« Paris est devenu inhabitable. L’un ne supporte pas l’autre », dit un habitant. Il semble que les Français commencent à reconnaître que le problème ne sera pas en fin de compte les voitures ou d’autres moyens de transport, mais toujours les personnes.

Les automobilistes et les cyclistes n’ont jamais été amis. Franchement, je ne comprends pas, j’ai toujours essayé de circuler sur la route avec le plus grand respect pour les autres et je n’ai aucun problème à la partager avec les cyclistes – tant que les gens se traitent avec courtoisie et respect, ce ne sont pas des groupes qui ne s’entendent pas sur le même « terrain de jeu ». Il ne me viendrait jamais à l’esprit de me moquer des cyclistes, de leur rentrer dedans, de combler les lacunes, etc. Mais le fait est que beaucoup de cyclistes se sont moqués de moi au cours de ma vie sans que je les provoque d’aucune manière. J’avais juste une voiture, et c’est suffisant, alors ils prendront la voie du milieu parce qu’ils le veulent et parce qu’ils le peuvent.

Je réagis toujours avec un sourire amer et j’attends que la situation soit résolue de manière à ne mettre personne en danger. Mais il est clair pour moi que de nombreux automobilistes n’ont ni le courage ni la patience de supporter tranquillement un tel comportement et de souffler de la suie. Il est tout aussi clair pour moi que beaucoup d’automobilistes font de même et obtiennent une réaction négative de la part des cyclistes pour une fois. D’une manière ou d’une autre, la spirale du malheur commence à s’enclencher et une bataille routière se profile rapidement à l’horizon.

Bien que je ne sois pas cycliste, j’essaierai d’être impartial et de dire qu’il est statistiquement plus probable que les deux groupes soient à peu près également responsables de l’atmosphère qui règne – arrogance, intolérance, imprudence, agressivité… Tout peut être vu des deux côtés. Mais comme les cyclistes ont leurs « roues innocentes » et les automobilistes leurs « machines de mort » de deux tonnes, il est devenu normal de considérer les cyclistes comme les victimes et les automobilistes comme les agresseurs. Je ne pense pas que ce soit juste, et les événements actuels en France suggèrent que le problème se situe un peu ailleurs. Le problème n’est pas la voiture ou le vélo, le problème est la personne.

En France, cela fait des années que l’on considère le vélo comme une planche de salut, on est obligé de le mentionner dans les publicités pour les voitures, on le subventionne grassement, c’est en somme la « solution ultime » pour la mobilité des gens ordinaires. Et c’est Paris qui va le plus loin, car il se trouve (nous le savons nous aussi) que les métropoles sont les plus progressistes. Mais à notre avis, c’est allé trop loin depuis longtemps, et il n’est pas normal que le patron d’une des plus grandes entreprises automobiles dise que la France est devenue un « pays autophobe ». C’est pourtant ce à quoi elle ressemble.

L’AP rapporte à quel point Paris a changé au point d’être méconnaissable ces dernières années sous la houlette de la maire socialiste Anne Hidalgo. Ce qui était autrefois une ville centrée sur la voiture, où les automobilistes avaient les principaux centres de transport pour eux seuls, a été transformé en un paradis de pistes cyclables. On parle d’une révolution cycliste, transformant une ville hostile aux cyclistes en une ville où les cyclistes devraient se sentir plus confiants, plus libres et plus sûrs. Dans la pratique, cependant, même ce rêve rouge-vert ne devient pas une réalité, alors que la révolution a à peine eu le temps de démarrer.

Les Parisiens délaissent les véhicules motorisés au profit de la voiture, certes, mais ils se gênent aussi de plus en plus dans des couloirs cyclables de plus en plus généreux. Et ils se défoulent les uns sur les autres. Il n’y a plus personne, mais sur de nombreux boulevards parisiens, les vélos sont déjà plus nombreux que les voitures aux heures de pointe. Les embouteillages de vélos, où un cycliste sonne à la porte d’un autre pour tenter de se faire une place, deviennent une réalité quotidienne.

« Je ressens les mêmes sentiments que lorsque j’étais plus jeune, lorsque mes parents me conduisaient en voiture et qu’il y avait des embouteillages de voitures partout. Maintenant, nous avons des embouteillages de vélos », déclare Thibault Quéré, porte-parole de la Fédération des usagers de la bicyclette, à ce sujet. Et si lui aussi se montre critique, c’est que la situation doit être très mauvaise.

« Paris est devenu invivable. Les gens ne se supportent plus », a déclaré sans ambages le cycliste Michel Gelernt en traversant la célèbre place de la Concorde. « Tout le monde est égoïste. La circulation est bien pire qu’avant », ajoute celui qui, avant de rouler en scooter et de prendre les transports en commun, est passé au vélo pendant la Covid. Et aujourd’hui, il n’a apparemment que des regrets.

Son expérience montre aussi qu’il n’y a pas un environnement hostile rempli d’automobilistes et un environnement amical rempli de cyclistes, il y a juste des gens qui s’entendent bien jusqu’à ce qu’ils aient un ennemi commun. Ainsi, les cyclistes parisiens se sont mis à se « chasser » les uns les autres et, compte tenu de la nature de leur mode de transport, à rendre la circulation globale plus difficile, et non l’inverse.

Entre-temps, les infrastructures leur sont favorables : de 200 kilomètres de pistes en 2001, les cyclistes disposent aujourd’hui de plus de 1 000 liaisons adaptées, les voitures ont été interdites sur certaines voies, notamment sur les quais de la Seine, et la piste cyclable à deux voies du boulevard Sébastopol est devenue l’une des plus fréquentées d’Europe. Début septembre, elle enregistrait un record de 124 000 usagers par semaine, ce qui n’arrange pas les choses. « Conquérir les rues les plus fréquentées à vélo peut ressembler à jouer à Mario Kart, mais avec des dangers et des conséquences réels », explique l’AP.

Pourtant, Paris ne lâchera pas prise tant qu’Hidalgo n’aura pas été enlevée. La mairie annonce aujourd’hui que tous les sites de la ville pendant les Jeux olympiques de 2024 seront accessibles à vélo, ce qui modifiera encore le réseau de transport actuel. Ainsi, même les amateurs de sports olympiques pourront faire l’expérience de ce que de plus en plus de Parisiens vivent aujourd’hui. Et il est très peu probable qu’ils en soient ravis.

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La France, qui était autrefois un pays centré sur la voiture, est aujourd’hui un paradis pour les cyclistes créé par les politiques. Comme toujours, Paris montre la voie, mais les résultats obtenus jusqu’à présent sont pour le moins incohérents. Photo d’illustration : Citroën

Source : AP

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