FedEx est impliqué jusqu’au cou dans le plus grand scandale de fraude au compteur kilométrique de voitures d’occasion de l’histoire.

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Il n’est pas rare que des concessionnaires malhonnêtes modifient l’historique de voitures d’occasion, mais qu’une société de transport international s’en occupe systématiquement en collaboration avec un grand concessionnaire automobile, cela n’arrive pas vraiment. Pourtant, tout porte à croire que c’est exactement ce que faisaient FedEx et Holman. Même après coup.

FedEx est un service d’expédition qui a également des bureaux dans ce pays, mais sa priorité reste le marché américain d’où il est originaire. Entre autres raisons, c’est l’entreprise dont les services sont le plus souvent utilisés par le gouvernement de ce pays, et elle assiste également l’US Postal Service en matière de transport. C’est pourquoi elle possède une flotte de véhicules très étendue, qui comprend des voitures, des camions et des avions. Sa pièce maîtresse est constituée par les fourgonnettes utilisées pour la livraison de colis plus ou moins volumineux, ainsi que de lettres.

Ces véhicules ont été mis au rebut par FedEx jusqu’en 2011, après avoir parcouru 350 000 miles (plus de 563 000 kilomètres), car ils étaient en fin de vie. Il y a douze ans, cependant, l’entreprise a apparemment décidé que les fourgonnettes pourraient devenir une source de revenus supplémentaires pour elle, et elle a donc commencé à les proposer sur le marché des voitures d’occasion par l’intermédiaire de Holman Automotive. Il n’y a certainement rien de mal à cela, c’est juste que FedEx, selon le recours collectif actuel, a découvert au fil du temps qu’elle gagnerait plus d’argent sur les fourgons s’ils n’étaient pas proposés comme étant d’occasion. C’est ainsi qu’est née l’escroquerie la plus importante de l’histoire en matière de renversement de compteur kilométrique.

Bien sûr, nous respectons la présomption d’innocence, et nous insistons donc sur le fait qu’il s’agit du point de vue d’une seule partie, mais toutes les preuves indiquent que les entreprises ont systématiquement et en grand nombre remplacé les tachymètres d’origine des voitures par de nouveaux tachymètres dont l’état était nul. Ceux-ci ont ensuite été conduits par les employés de FedEx pendant encore 160 000 km environ avant d’être vendus aux enchères comme des machines encore très prometteuses.

FedEx et Holman s’apprêtaient à gagner beaucoup d’argent grâce à cette opération, tout en causant un trou important dans les caisses des entreprises, en particulier celles des propriétaires de petites entreprises. Le kilométrage réel des livraisons était généralement trois à quatre fois plus élevé que celui déclaré par le nouveau tachymètre, qui a été remplacé par FedEx. Au minimum, Holman aurait dû couvrir les pratiques de son partenaire, même s’il en était parfaitement conscient grâce à son accès à un logiciel de surveillance et à des données détaillées. En conséquence, il a réclamé une part des bénéfices.

La fraude à grande échelle a déjà été pointée du doigt il y a 6 ans par Tom Layton de Henderson, au Nevada, qui vend des fourgonnettes et des camions d’occasion. En 2017, il a acheté un de ces tracteurs-remorques à FedEx et l’a ensuite revendu à un constructeur de Washington. Cependant, lorsque ce dernier a découvert que le camion affichait plus de 400 000 miles (643 600 km) au lieu des 180 000 miles (289 620 km) annoncés, il a d’abord accusé Tom Layton d’avoir tenté de l’escroquer.

C’est à ce moment-là, cependant, que le concessionnaire s’est rendu compte que « le compteur de vitesse avait été remplacé par FedEx et personne d’autre ». Un procès s’ensuivit, qui est en cours séparément. Mais cette révélation n’a pas empêché FedEx de poursuivre les pratiques décrites ci-dessus. Entre-temps, des personnes de Californie, de Floride, du Nevada, du New Jersey, du Tennessee, de Virginie et d’autres États américains ont également commencé à signaler la fraude. Des milliers de personnes ont ainsi été escroquées et FedEx et Holman ont perçu des millions de dollars de leur part. Mais les entreprises risquent maintenant de perdre une somme encore plus importante.

Entre-temps, la société de transport a déclaré qu’elle se défendrait contre le procès par tous les moyens imaginables, tandis que le concessionnaire ne fait aucun commentaire sur l’affaire. Mais comme nous l’avons dit, tout indique que FedEx est dans le pétrin jusqu’au cou. Les tachymètres font partie des composants qui tombent rarement en panne dans les voitures. Si les tachymètres de FedEx tombent en panne si souvent et à des moments si opportuns, il est extrêmement improbable que ce soit par accident. Et même si c’était le cas, FedEx avait la possibilité d’affirmer que le tachymètre avait été remplacé et que le kilométrage réel des voitures était plus élevé. Elle ne l’a pas fait et n’a pas ajusté le prix en fonction de l’état des véhicules. Tout cela donne donc vraiment l’impression d’une fraude élaborée.

Plus d’un demi-million de personnes travaillent pour FedEx dans le monde entier, dont un nombre important utilise des camionnettes de société pour effectuer leur travail. Jusqu’en 2011, l’entreprise les mettait au rebut après qu’ils aient parcouru 563 000 kilomètres, puis commençait à les vendre pour les réutiliser. Une fois qu’elle a découvert l’effet de l’état du compteur kilométrique sur le prix de vente, elle a commencé à le manipuler. C’est du moins ce que dit le procès. Et rien n’indique que ce soit déraisonnable. Photo : FedEx, documents de presse

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