Ford a des milliers de voitures électriques invendues en stock, goûtant déjà à la futilité de son pari sur la pression politique.

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Nous doutons que cela décourage l’ovale bleu, mais il voit lui-même ce qui peut résulter de la tentative d’imposer aux gens quelque chose qu’ils ne veulent pas et qu’ils ne souhaitent pas. Pendant ce temps, les ventes de modèles électriques s’effondrent, les clients attendent de plus en plus longtemps et les entrepôts des concessionnaires sont pleins à craquer.

On dit que le malheur des autres rend heureux, mais personnellement, je ne me réjouis pas du tout de la souffrance actuelle des constructeurs automobiles. C’est particulièrement vrai pour Ford, dont j’étais un fan. Au fil du temps, notre famille a acheté des dizaines de voitures chez l’Ovale bleu, principalement pour le parc automobile de l’entreprise. En conséquence, nous étions invités à divers événements auxquels participaient d’autres clients. Cependant, on pouvait voir chez la plupart d’entre eux qu’ils ne se sentaient pas à l’aise en costume et qu’ils préféraient enfiler un jean ou directement une salopette.

Aujourd’hui, je me souviens de ces événements comme d’une expérience enrichissante qui m’a fait prendre conscience de ce qu’était réellement le client Ford typique. Il ne s’agissait jamais de personnes noyées dans l’argent, mais plutôt de clients rationnels à la recherche d’un bon rapport qualité-prix et d’un petit quelque chose en plus pour l’accompagner. Mais même lorsque les dirigeants du constructeur automobile assistaient aux mêmes présentations, il était clair que ce genre de chose ne leur plaisait pas. L’Ovale bleu a donc commencé à prendre de l’assurance, ce qui s’est concrétisé en 2017 avec l’arrivée de la Fiesta de septième génération. Dans celle-ci, en effet, la marque a remplacé les niveaux de finition d’entrée de gamme par des niveaux de luxe.

Les choses se sont dégradées depuis avec l’un des plus gros best-sellers européens, mais la nouvelle stratégie de la marque a probablement coupé le souffle à tout le monde. En effet, la direction a trouvé l’idée géniale de prendre le train du tout électrique. Ainsi, après le fiasco de la Fiesta hors de prix, Ford voudrait désormais connaître le succès avec des voitures qui descendent rarement en dessous d’un million de couronnes. On ne peut que secouer la tête devant une telle chose et se demander s’il vaut mieux en rire ou en pleurer.

Un coup d’œil sur les derniers développements, dont on a commencé à parler il y a quelques jours, donne plutôt envie de sortir les mouchoirs. Si les communiqués de presse de la marque semblent exagérément positifs, la réalité est tout autre. Ford se vante que les ventes de la Mustang électrique Mach-E ont augmenté de 110 % d’une année sur l’autre en juin, tandis que les ventes de l’Ovale bleu tout électrique ont augmenté de 35,5 %. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Les données à long terme sont bien plus importantes et révèlent une toute autre réalité.

En fait, pour le deuxième trimestre de cette année, les ventes de Mustang Mach-E ont chuté de 22 % par rapport à la même période de l’année dernière, passant de 10 941 à 8 633 voitures. Les concessionnaires, comme nous, n’ont donc plus que leurs yeux pour pleurer, et il ne s’agit plus d’une simple spéculation. Rien qu’en Amérique, ils ont officiellement plus de 9 000 Mach-E invendus dans leurs entrepôts. Et il est de plus en plus certain que ces voitures ne se vendront pas sans d’importantes remises.

Alors qu’au deuxième trimestre de l’année dernière, 86,4 % de tous les stocks ont disparu des concessions dans les trente jours, le pourcentage actuel n’est que de 27,7 %. Les voitures électriques de l’ovale bleu ne sont donc pas une marchandise si chaude, au contraire, elles commencent à se refroidir. Et ce n’est pas seulement vrai pour la Mustang Mach-E ; dans le cas de la Ford F-150 Lightning, la part des voitures vendues dans un délai d’un mois est passée de 70 % à 39,9 %.

« La capacité de production actuelle de Ford ne répond pas à la demande des clients. Je pense que Ford a un gros problème parce qu’il a tout misé sur une seule carte. J’ai à la fois la Lightning et la Mach-E en stock, ce qui n’était jamais arrivé auparavant », a déclaré un concessionnaire de la côte Est, ajoutant qu’il était actuellement contraint de refuser des voitures attribuées à une marque. Seulement les électriques, bien sûr ; il n’y a pas d’annulations de commandes ou d’autres pertes d’intérêt dans le cas des voitures à combustion interne. Ce concessionnaire résume donc la situation de manière succincte et claire : Ford a joué une carte poussée par les politiciens, mais a oublié les clients. Et maintenant, pour la première fois, il goûte à l’apparente absurdité de cette décision.

Si l’on considère que son rival General Motors souffre de la même manière, il est clair que l’intérêt naturel pour les voitures électriques commence à s’approcher du plafond sans pour autant s’élever davantage. Les constructeurs automobiles confondent Tesla avec une voiture électrique et pensent que s’il y a de l’intérêt pour leurs voitures, il y en aura aussi pour les leurs. Ce n’est pas le cas, car les Teslas ne sont pas des voitures électriques, mais bien des Teslas. Et reproduire leur succès avec un groupe motopropulseur électrique coûteux et difficile à utiliser ? Pourquoi quelqu’un a-t-il jamais pensé que cela fonctionnerait ?

La production des voitures électriques de l’Ovale bleu ne suit pas la demande des clients et les entrepôts débordent. Rien qu’aux États-Unis, les concessionnaires ont 9 000 Mustangs Mach-E en stock, et le F-150 électrique ne fait pas mieux. Et ces voitures attendent les clients de plus en plus longtemps. Photo : Ford

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