Le nouveau SUV de Mercedes pourrait être excellent s’il n’était pas équipé d’un groupe motopropulseur hybride inutile, disent les Britanniques après le test.
Le nouveau SUV de Mercedes pourrait être excellent s’il n’était pas équipé d’un groupe motopropulseur hybride inutile, affirment les Britanniques après le test.
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Combien de pouces baissés devront-ils encore voir à Stuttgart avant de réaliser que le pari de la réduction et de l’hybridation est un échec total ? La réponse est triste, l’étoile à trois branches n’est manifestement pas prête à dévier de sa trajectoire. Elle récolte donc ce qu’elle a semé.
Mercedes s’est fait connaître d’une manière très controversée ces derniers temps. A Stuttgart, elle a décidé de faire passer les autorités avant ses clients. C’est ainsi qu’elle s’est engagée dans le downsizing et l’hybridation sur le modèle de la Formule 1. Mais même dans les ef-units, cette technologie n’est pas arrivée par la volonté des ingénieurs, elle a été imposée. Et ce qui peut fonctionner sur la piste de course lorsque tout le monde doit utiliser essentiellement la même chose peut être un problème sur les routes publiques, à côté d’un flot d’autres solutions. Ainsi, la combinaison d’unités de combustion de petit volume, où l’absence de cylindres multiples est remplacée par la turbocompression et l’électrification, est constamment critiquée par les concurrents, les médias et les clients.
À cet égard, je dois partager avec vous une histoire extrêmement drôle qui s’est produite cette semaine. En effet, alors que je revenais de déjeuner, une Mercedes-AMG S63 noire était garée non loin de ma boucherie préférée, moteur allumé. Le ronronnement typique d’un huit cylindres sortait de l’échappement, ce qui plaisait visiblement à son propriétaire. Naturellement, j’ai dû lui demander ce qu’il pensait de l’avenir de la marque, défini d’abord par les moteurs à quatre cylindres, puis par l’électromobilité. Ce rire sincère suivi d’un pouce baissé a résonné longtemps dans mes oreilles.
Mais il n’est pas le premier à trouver absurdes les projets de l’étoile à trois branches. À Stuttgart, ils doivent se préparer à récolter ce qu’ils ont semé, c’est-à-dire une baisse des ventes. D’autant plus que le constructeur a décidé d’équiper non seulement les berlines et breaks de la Classe C du moteur turbo-hybride de deux litres, mais aussi le SUV GLC 63 AMG de 2,3 tonnes qui lui est associé. C’est ce modèle que nos collègues de Car Throttle ont pris en main, mais ils n’étaient pas très enthousiastes à l’issue de l’essai. Entre autres, parce que le châssis est ferme, même en mode confort, et qu’il laisse donc passer les chocs. Il doit en être ainsi, entre autres, parce que la voiture est extrêmement lourde avec la transmission complexe (elle pèse à partir de 2 310 kg).
Cependant, c’est la complexité excessive de la transmission, qui peut être réglée sur huit modes de conduite, qui a fait l’objet des plus vives critiques. C’est dire à quel point la voie choisie par Mercedes n’est pas la bonne. En effet, une fois le mode sport sélectionné, seul le moteur de deux litres délivre sa pleine puissance, tandis que le moteur électrique fonctionne à 65 %. Mais le poids insensé reste constant, ce qui donne à la voiture une impression de léthargie. La boîte automatique à neuf rapports, qui peut même offrir la pleine puissance de l’ensemble du groupe motopropulseur (680 ch), permet d’aplanir les difficultés, mais la voiture n’est jamais prête à rétrograder brusquement.
Compte tenu de l’excellent châssis et de la direction précisément équilibrée, aidée par un essieu arrière orientable, c’est dommage. D’autant plus que même en mode Sport+, il ne faut normalement compter que sur 80 % de la puissance du moteur électrique. L’unité de combustion a alors une fin de course très étroite, ce qui signifie que les entrées de virage, par exemple, doivent être réfléchies à l’avance. Par exemple, il faut freiner plus tôt et utiliser davantage la régénération. « C’est donc une autre façon d’aller vite. Au lieu de s’amuser, il faut inonder son cerveau de calculs », ajoutent les collègues. Nous ajoutons toujours que c’est comme ça avec les véhicules hybrides. Vous avez l’impression d’être un pilote de F1, mais de la pire façon possible, ce n’est pas nécessaire dans le monde des voitures de route.
Ce n’est pas le seul problème que pose un groupe motopropulseur complexe. En effet, même dans l’optique d’une conduite économique, il faut compter avec une moyenne d’environ 10 litres ; il vaudrait mieux disposer d’un huit cylindres à tout moment. Il n’y a donc pas un seul mot d’éloge pour l’unité turbo-hybride, contrairement au reste de la voiture. Mercedes devrait donc se réveiller au plus vite, tant que son image n’est pas trop ternie. Mais nous avons l’impression qu’appeler au bon sens à Stuttgart revient à essayer quelque chose de similaire à Bruxelles.
Le GLC 63 AMG aurait pu être une voiture étonnante si le constructeur s’en était tenu à l’ancien moteur à huit cylindres. Mais son désir de downsizing, de suralimentation et d’électrification est carrément autodestructeur. Photo : Mercedes-Benz
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