Le patron d’Audi, licencié, mise tout sur les voitures électriques non compétitives

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Cela s’est produit pratiquement immédiatement après que le chef du groupe VW l’a publiquement critiqué. Ce n’est pas un bon signe et le pas décisif n’a pas tardé à être franchi. Markus Duesmann fait ses valises chez Audi.

Lorsqu’un collègue m’a donné un article à traiter il y a quelques jours sur le fait que le patron du groupe VW, Oliver Blume, avait ouvertement critiqué la direction actuelle d’Audi, il m’a conseillé de classer le tout comme un prélude à l’exécution du PDG de la marque, Markus Duesmann. En effet, il est tout à fait inhabituel qu’un dirigeant d’une si grande entreprise lave son linge sale en public sans donner suite à quoi que ce soit. Je ne voulais pas être un mauvais prophète, alors j’ai fini par ne pas mentionner cet aspect, mais j’aurais dû – j’aurais pu être un mauvais prophète, mais un prophète exact.

Quelques jours plus tard, des rumeurs ont commencé à se répandre dans l’industrie automobile allemande, selon lesquelles Duesmann allait effectivement démissionner. Et il ne s’agissait pas de vaines spéculations. Il y a quelques heures, le constructeur automobile lui-même a annoncé que l’actuel directeur des quatre anneaux avait été démis de ses fonctions après trois ans en poste, et que Gernot Döllner prendrait ses fonctions à partir du 1er septembre.

Il n’est pas nécessaire d’analyser en détail ce qui a conduit à ce changement. Bien qu’Audi n’en ait pas donné les raisons dans son communiqué de presse officiel et se soit contenté des habituels « remerciements de l’entreprise » pour le travail accompli, les paroles précédentes d’Oliver Blume étaient très éloquentes. Outre Herbert Diess, Duesmann était un autre directeur de marque clé du groupe qui a dogmatiquement tout misé sur les voitures électriques sans être capable d’offrir des voitures compétitives dans ce domaine. C’est très délicat et, à terme, cela mettrait certainement la marque en grande difficulté.

Bien sûr, cela ne signifie pas nécessairement qu’Audi changera radicalement sa stratégie électrique, mais Blume fait comprendre à ses subordonnés que si l’avenir des marques qu’ils dirigent doit être électrique, il doit être basé sur un produit compétitif, et non sur une foi aveugle dans l’avenir électrique de l’industrie automobile. En outre, la détérioration des performances de la marque sur son marché clé, la Chine, est devenue un problème pour M. Duesmann, qui l’a également critiquée publiquement.

Au revoir donc à Duesmann, mais il est intéressant de noter que son remplaçant est Gernot Döllner, l’actuel directeur stratégique du groupe VW. C’est un nom connu dans le monde de l’automobile, mais il a construit sa carrière principalement chez Porsche, où il a occupé divers postes jusqu’en 2021, où il était responsable de tout ce qui concernait la Panamera. C’est donc l’homme de Blume, et il fera surtout avec Audi ce qu’Oliver B veut à la tête de l’ensemble du groupe.

Nous sommes naturellement curieux de voir où Audi va maintenant, mais la situation ne peut pas être pire qu’elle ne l’a été. Un pari sur des voitures électriques difficiles à vendre (2,8 % des ventes totales d’Audi dans notre pays), défendu par un homme qui serait heureux d’introduire des limitations de vitesse sur les autoroutes allemandes et qui n’a aucun problème avec l’interdiction de circuler certains jours, n’était certainement pas un dirigeant automobile à notre goût. On ne connaît pas les opinions de M. Döllner sur tel ou tel point, mais sa tâche est claire : ne pas continuer à sourire sur un cheval mort. Seul l’avenir nous dira comment il s’en sortira.

Markus Duesmann a tout compris à la tête d’Audi, il a trop misé sur trop peu de voitures compétitives. Photo : Audi.

Son remplaçant est Gernot Dollner, dont le changement officiel à la tête de la marque aura lieu le 1er septembre. Photo : Audi.

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