Gouverneur de l’Eesti Pank : les taux d’intérêt de la zone euro n’ont pas encore atteint leur maximum
Madis Müller, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) et gouverneur de l’Eesti Pank, explique dans un récent article de blog les raisons de la décision prise hier de relever les taux d’intérêt et ce que l’on peut attendre de la banque centrale à l’avenir. Selon lui, il est probable que les taux d’intérêt seront encore relevés dans un avenir proche.
Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a décidé hier d’augmenter les taux de politique monétaire de 0,25 %, car la hausse des prix dans la zone euro reste trop rapide, bien qu’elle soit passée de plus de 10 % à l’automne dernier à 6 % en mai, écrit M. Müller.
La décision d’hier reflète également la meilleure compréhension par le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne des perspectives économiques de la zone euro, ainsi que les prévisions selon lesquelles la hausse des prix va ralentir et les hausses de taux d’intérêt commenceront de plus en plus à produire leurs effets. Au fur et à mesure que de nouvelles données sur l’économie apparaîtront dans les mois à venir, nous devrons les réexaminer et prendre les décisions qui s’imposent.
Le taux auquel les banques commerciales peuvent déposer de l’argent auprès de la banque centrale, actuellement de 3,5 %, aura le plus grand impact sur les taux de prêt et de dépôt pour les entreprises et les particuliers. La décision elle-même n’a probablement surpris personne sur les marchés financiers, et ne devrait donc pas avoir d’impact immédiat sur le taux Euribor à six mois, qui est important pour les emprunteurs estoniens.
Bien que le rythme de la hausse des prix dans la zone euro se soit considérablement ralenti au cours des six derniers mois, les dernières prévisions économiques de la Banque centrale européenne montrent que les pressions sur les prix sont devenues plus persistantes que prévu, principalement en raison de la croissance relativement rapide des salaires.
L’économie se refroidit mais le chômage reste faible
Le ralentissement économique observé au cours des six derniers mois, tant dans la zone euro qu’en Estonie, est inhabituel car il s’accompagne d’un taux de chômage très bas. Cela peut refléter le sentiment des entreprises que, même si les perspectives économiques sont difficiles, elles ne sont pas désespérées. Il est probable que, du point de vue des entrepreneurs, les suppressions d’emplois entraîneraient par la suite des difficultés encore plus grandes à retrouver des travailleurs adéquats. En outre, une croissance rapide et soutenue des salaires contribuera à restaurer le pouvoir d’achat des citoyens, qui a été touché l’année dernière tant dans la zone euro dans son ensemble qu’en Estonie.