La réaction de la Chine ne s’est pas fait attendre. Dès que les autorités japonaises ont commencé à déverser dans la mer l’eau de refroidissement de la centrale de Fukushima, la Chine a interdit les importations de produits de la pêche en provenance du Japon.

La chaîne publique chinoise CCTV a cité un communiqué du bureau des douanes de Pékin indiquant que les importations de produits de la pêche en provenance du Japon seraient immédiatement suspendues. En outre, des contrôles stricts sur les importations de produits alimentaires japonais seront maintenus.

Le bureau des douanes était très préoccupé par le risque de contamination radioactive. Le ministère chinois des affaires étrangères avait également protesté vigoureusement contre la décision japonaise peu de temps auparavant. La Chine avait déjà interdit les importations de denrées alimentaires en provenance de dix préfectures japonaises, dont celle de Fukushima.

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et ses réservoirs d'eau radioactive.
La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et ses réservoirs d’eau radioactive. Photo : JIJI PRESS

Les syndicats de pêcheurs japonais se sont également prononcés contre le projet de rejet en mer d’eau de refroidissement contaminée par la radioactivité. Ils craignent que cela ne nuise encore plus à la réputation de leurs produits de la mer.

L’opérateur de Fukushima, Tepco, a déclaré qu’il se préparait à verser des compensations adéquates aux entreprises japonaises. La Chine est le principal partenaire commercial du Japon et Tepco fait tout son possible pour fournir des explications scientifiques sur les rejets afin que les interdictions d’importation de produits japonais puissent être levées dès que possible.

L’Agence japonaise de la pêche prévoit de tester les fruits de mer pour détecter la présence de tritium radioactif tous les jours pendant les quatre prochaines semaines. Les résultats seront publiés dans les deux jours. Les échantillons seront prélevés à deux endroits situés dans un rayon de dix kilomètres autour de la centrale. Les pêcheurs japonais évitent déjà volontairement les zones de pêche situées à une certaine distance de l’installation nucléaire.

Un projet qui durera des décennies

Le gouvernement japonais et Tepco affirment que l’eau doit être libérée pour permettre le démantèlement de la centrale et pour éviter les fuites indésirables.

L’évacuation de grandes quantités d’eau devrait prendre environ 30 ans. L’eau de refroidissement contaminée sera traitée avant d’être rejetée dans l’océan Pacifique, mais le système de filtration ne sera pas en mesure de filtrer le tritium, un isotope radioactif.

Selon Tepco, la concentration de tritium tombe à 1 500 becquerels par litre, soit moins d’un quart de la norme nationale de sécurité, a indiqué l’opérateur. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a approuvé le déversement des déchets dans la mer, estimant que le Japon respectait les normes de sécurité internationales et que l’impact sur l’homme et l’environnement serait négligeable.

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