Les fabricants de semi-remorques électriques brûlent les voitures les unes après les autres, même une action de rappel n’a rien arrangé

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Le célèbre inventeur Nikola Tesla n’a pas seulement inspiré la bande d’Elon Musk, il a indirectement donné naissance à un autre constructeur de voitures électriques. Mais celui-ci n’est pas encore sur la voie du succès, il semble plutôt brûler comme une bougie, littéralement.

Il y a quelques jours, je suis tombé sur une vidéo sur YouTube, qui m’a immédiatement fait penser à Miloš Kopecký et à son interprétation du médecin-chef Štrosmajer de l’Hôpital du bout de la ville. Il aimait à dire que « si la stupidité s’élevait, vous flotteriez comme une colombe ». Cody Detwiler, 25 ans, l’homme derrière le canal WhistlinDiesel, viserait encore plus haut. Son dernier exploit est la destruction d’une Ferrari F8 qui a brûlé après que le YouTuber l’a conduite dans un champ sec, où les roues ont été complètement obstruées par des débris en l’espace de quelques secondes. Les freins chauds ont ensuite fait le reste.

C’est ce genre de stupidité (ici, certainement délibérée) qui est l’une des rares causes d’incendie des voitures à combustion interne, avec les accidents, la vétusté et la négligence de l’entretien. Dans le cas des voitures électriques, cependant, rien de tout cela n’est nécessaire et vous pouvez toujours avoir des yeux pour pleurer le matin. C’est ce que prouve l’entreprise américaine Nikola, qui a livré en avril dernier le tout premier exemplaire de son tracteur électrique Trector à un client. Ce dernier n’a toutefois pas été créé sur une feuille blanche : l’entreprise a modifié l’Iveco S-Way pour qu’il fonctionne à l’énergie électrique grâce à un pack de batteries de 753 kWh.

Ce sont les batteries qui semblent actuellement être la pierre d’achoppement de cette innovation. Nikola a signalé deux incendies à une semaine d’intervalle, mais à deux endroits différents. Le premier s’est produit à Tempe, en Arizona, et le second dans le même État, mais à Phoenix, où se trouve le siège de l’entreprise. Dans le cas de cet incident, Nikola a publié quelques faits qui ne semblent pas du tout en faveur de la propulsion électrique. En effet, l’incendie s’est produit dans une voiture de présérie, où la protection de la batterie était en cours d’étude.

« Le vendredi 8 septembre, vers 8h30, un incident thermique (vocabulaire diplomatique épicé – ndlr) s’est produit. Personne n’a été blessé. Nous remercions les pompiers de Phoenix pour leur rapidité d’intervention. Nous communiquerons davantage d’informations au fur et à mesure que l’enquête progressera », a ajouté Nikola, dont la réputation ne cesse de s’effondrer. En effet, comme nous l’avons signalé précédemment, il ne s’agit pas du premier « incident thermique » de ce type. Fin juillet, des semi-remorques ont brûlé au siège de l’entreprise, alors qu’ils se trouvaient là pour être observés. Ils avaient été endommagés par les flammes en juin.

Nikola a d’abord mentionné que le vandalisme ou une sorte de farce était à l’origine de ce nouvel incendie. Cependant, rien de tout cela n’a été confirmé et les pompiers ont plutôt soupçonné un problème de conception au niveau des batteries de la voiture. Entre-temps, un enquêteur indépendant a rapporté que les premières conclusions suggèrent qu’une fuite de liquide de refroidissement dans les batteries est à l’origine de l’incident de juin. Le constructeur automobile a donc suspendu les ventes et annoncé que les 207 exemplaires livrés devront être renvoyés aux techniciens pour inspection.

La question se pose toutefois de savoir si ce rappel aura une quelconque utilité. En effet, les constructeurs de voitures électriques ont souvent recours à la modification du logiciel dans de tels cas. Dans le cas présent, cependant, la faute semble plutôt résider dans la conception du matériel. Ce serait un nouveau coup dur pour Nikola, car son produit phare s’avérerait être exactement le raté qu’il semblait être après les premiers incendies. Il n’est donc pas étonnant que l’action de l’entreprise ait perdu plus de la moitié de sa valeur, déjà faible, au cours des dernières semaines.

Le Nikola Tre est un tracteur électrique construit sur la base de l’Iveco S-Way. Le constructeur américain a principalement fourni les batteries du véhicule, mais celles-ci semblent être la pierre d’achoppement. Photo : Nikola Motor

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