Les politiciens allemands ne prennent plus les constructeurs automobiles au sérieux, le « pape de l’automobile » annonce une renaissance du moteur à combustion interne

Les hommes politiques allemands ne prennent plus les constructeurs automobiles au sérieux, le « pape de l’automobile » annonce une renaissance du moteur à combustion interne

Les hommes politiques allemands ne prennent plus les constructeurs automobiles au sérieux, le

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« La situation est trop grave, l’industrie automobile est vitale pour la survie de l’ensemble de notre économie », déclare-t-il, appelant – sans surprise compte tenu de ses positions de longue date – à un retour des subventions pour les voitures électriques. Nous doutons que cela se produise, mais cela pourrait bien sauver l’industrie.

L’industrie automobile allemande est à la croisée des chemins, cela ne fait aucun doute. Et elle pourrait facilement se retrouver dans une impasse, quelle que soit la voie qu’elle emprunte. Les responsables politiques et les dirigeants des constructeurs automobiles ont pris de très mauvaises décisions, à notre avis, qui se sont chevauchées pendant de nombreuses années. Et les constructeurs n’ont plus que deux choix, qui peuvent tous deux être qualifiés de mauvais : soit ils respectent les souhaits des clients et s’engagent dans la voie que les politiciens pénalisent, soit ils respectent les souhaits des politiciens et s’engagent dans la voie que la majorité des clients condamnent. « Choisissez votre destin », dit un jeu vidéo légendaire.

Laquelle de ces voies est la meilleure ? Il est vraiment difficile de le dire ; les deux peuvent être pernicieux. Et le type de terrain d’entente qui existe aujourd’hui peut s’avérer pernicieux en fin de compte. Même les experts les plus réputés ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la marche à suivre, comme le montre la dernière déclaration de Ferdinand Dudenhöffer, professeur d’économie et expert automobile allemand. D’une part, il décrit avec justesse la situation actuelle, les évolutions probables dans un avenir proche et leurs conséquences possibles. Cependant, il envisage une solution tout à fait différente de celle que nous voyons.

Dans une interview accordée à la chaîne allemande Ntv, M. Dudenhöffer s’est montré presque exubérant, critiquant sévèrement la coalition gouvernementale actuelle et en particulier son ministre de l’économie, M. Habeck. « Habeck parle beaucoup, mais ne dit pas grand-chose », a déclaré le professeur D., en référence à la tendance du ministre à donner des interviews dans lesquelles il ne dit rien de substantiel. Mais cela n’a pas d’importance en fin de compte : « Les constructeurs automobiles allemands ne prennent de toute façon plus au sérieux le bla-bla de Habeck et consorts », ajoute-t-il sans scrupule.

M. Dudenhöffer critique à juste titre le caractère erratique des actions du gouvernement, qui, l’année dernière, n’a eu aucun mal à supprimer soudainement les subventions accordées aux voitures électriques, alors qu’elles devaient théoriquement être maintenues jusqu’à la fin de l’année. « Il y a un millier de plans qui s’avèrent être des flops et qui sont à nouveau annulés », déclare Ferdinand Dudenhöffer pour décrire le modus operandi de la coalition gouvernementale allemande. « Il est désormais urgent de stabiliser notre industrie », ajoute-t-il.

Dans une interview accordée à Ntv, M. Dudenhöffer a décrit ce qui suivra la suppression des subventions. D’une part, il y aura des rabais massifs. Celles-ci viendront inévitablement en réponse à l’offre excédentaire qui se produira après la fin des subventions. « Il n’y a pas de quoi se réjouir », déclare l’économiste, « c’est dévastateur. Elle pourrait mettre à genoux les constructeurs automobiles allemands et toute l’industrie de la mobilité électrique en Allemagne », ajoute-t-il. Il prévoit donc une renaissance rapide des moteurs à combustion interne.

« Après quelques mois (de vaines tentatives pour vendre des voitures électriques en masse – ndlr), ils décideront de remettre toute leur énergie dans des moteurs à combustion très rentables. Le premier constructeur automobile qui recommencera à promouvoir les moteurs à essence vendra plus de voitures et augmentera rapidement sa part de marché. Vous verrez à quelle vitesse les autres suivront », déclare-t-il.

À notre avis, c’est exactement ce dont nous avons besoin : abandonner autant que possible les subventions et la manipulation du marché, laisser les solutions efficaces et souhaitables s’imposer à nouveau et redonner aux constructeurs locaux l’avantage sur la concurrence, en particulier sur celle de la Chine, qui peut fabriquer des voitures électriques de bonne qualité tout en étant fondamentalement moins chère. Mais M. Dudenhöffer remettrait en jeu les subventions et poursuivrait sur l’autre voie, raison pour laquelle il appelle à de nouvelles élections. « Je ne crois plus que le sémaphore (nom de l’actuelle coalition gouvernementale allemande en raison des couleurs traditionnelles des partis – ndlr) puisse faire face aux nouveaux défis », a déclaré M. Dudenhöffer. Et par avance, il appelle le nouveau gouvernement à réintroduire des primes financières, si nécessaire par le biais d’un budget spécial. « La situation est trop grave, l’industrie automobile est vitale pour la survie de toute notre économie », affirme-t-il.

Nous sommes d’accord, mais c’est justement pour cela qu’il faut revenir à la rationalité, revenir à suivre les préférences des clients et les besoins réels du marché. Il ne s’agit pas de continuer à sauter au coup de sifflet des politiciens par le biais de réglementations aspirées du bout des doigts. Mais comme nous l’avons dit au début, les constructeurs automobiles n’ont aujourd’hui que deux voies problématiques devant eux, qui peuvent toutes deux être délicates. Seul l’avenir nous dira laquelle ils emprunteront. Et où elle les mènera en fin de compte.

Les politiciens allemands ne prennent plus les constructeurs automobiles au sérieux, le
Le professeur Ferdinand Dudenhoffer critique vivement le gouvernement allemand pour ses actions chaotiques. Et à notre avis, il voit bien ce qui va suivre. Nous ne comprenons pas pourquoi il appelle à un renversement de cette évolution. Photo : CAR Center Automotive Research, documents de presse

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