Stellantis admet déjà que les gens ne pourront pas s’offrir de nouvelles voitures, mais ouvre la porte à une autre solution.
Stellantis admet déjà que les gens n’auront pas les moyens d’acheter de nouvelles voitures, ce qui ouvre la porte à une autre solution.
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L’électromobilité peut être une bonne chose, mais si vous savez que ce n’est pas une option pour certaines personnes, que d’autres ne pourront pas se l’offrir et que les nouvelles voitures conçues différemment ne se vendront pas, il faut trouver une autre solution. Stellantis maintiendra les vieilles voitures en vie, elle veut en tirer des dizaines de milliards de couronnes par an.
Il y a dix ans, personne en dehors de quelques personnes chez Volkswagen ne savait que les Allemands faisaient un peu de magie avec leurs diesels pour les rendre ostensiblement plus propres. L’industrie automobile était très importante à l’époque, c’était un pilier économique clé et une industrie qui employait des millions de personnes. Non seulement pour les constructeurs automobiles, mais aussi pour leurs fournisseurs. Par exemple, les entreprises qui fournissaient les cantines d’usine et les réfectoires.
Mais dès que l’affaire du Dieselgate a commencé à faire le tour du monde, les politiciens ont soudain pris le dessus et décidé qu’il fallait taper sur les doigts de l’industrie automobile. Et surtout de montrer aux citoyens qu’ils ne s’étaient pas trompés lors des élections et qu’ils avaient élu la bonne représentation. En même temps, aucun des législateurs de l’époque n’a admis que les diesels avaient déjà été présentés comme écologiques par les mêmes personnes. Au lieu de cela, une diabolisation sans précédent a commencé.
Parallèlement, la poussée de l’électrification s’est transformée peu à peu en une nouvelle religion. Les constructeurs eux-mêmes ont commencé à adhérer à cette croyance, espérant ainsi améliorer leur image publique. En même temps, ils espéraient que, même s’ils se lançaient dans un domaine inexploré, les coûts diminueraient. La politique ayant déterminé l’orientation du développement de l’industrie, il semblait inutile d’investir dans autre chose.
La fin de la révolution verte, appelée Green Deal, est visible tout autour de nous. Partout dans le monde, les gens observent avec morosité l’augmentation spectaculaire du prix des nouvelles voitures, et pas seulement des voitures électriques. En conséquence, de plus en plus de clients tournent les talons devant les salles d’exposition et se dirigent vers les magasins d’occasion, qui peuvent être considérés comme le dernier bastion de la liberté. On peut y choisir ce que l’on veut et ce pour quoi on a de l’argent.
Nous avons longtemps mis en garde contre cette évolution, qui fera de l’Europe une sorte de deuxième Cuba, où les gens sont obligés de garder en vie des voitures vieilles de plusieurs dizaines d’années. Ces propos pourraient sembler hystériques, mais la démarche actuelle de Stellantis ne fait que confirmer qu’il s’agit déjà d’un état futur officiellement accepté. Les constructeurs automobiles traditionnels, en particulier, risquent de perdre complètement leur clientèle privée.
Stellantis a donc conclu un protocole d’accord avec Galloo, le plus grand recycleur de voitures d’Europe. L’objectif officiel du projet est de réduire les émissions de CO2, car l’entreprise a découvert que la fabrication de voitures est une activité qui en génère beaucoup. La nouvelle idée est de permettre aux clients de recycler plus facilement leurs voitures lorsqu’elles arrivent en fin de vie. En réalité, il s’agit plutôt de faire en sorte que Stellantis ne perde pas les clients à qui elle ne vend pas de voitures électriques. Et de faire des bénéfices.
Certains médias présentent cette démarche comme une sorte de mise à la casse en douceur des vieilles voitures, mais il n’en est rien. Officiellement, Stellantis compte réutiliser et vendre des composants à des garages ou les remettre à neuf pour prolonger la durée de vie des voitures existantes. En effet, les voitures qui pourraient être utilisées dans leur ensemble seront réparées puis vendues. Stellantis veut donc lancer une activité commerciale avec des voitures d’occasion remises à neuf, mais à grande échelle.
Le constructeur automobile espère pouvoir réaliser un bénéfice de 2 milliards d’euros par an (environ 47 milliards de couronnes tchèques) dès 2030. Dans le même temps, les nouvelles voitures devraient être fabriquées à partir de 40 % de matériaux recyclés. Cela permettra bien sûr de réduire l’empreinte écologique du constructeur, ainsi que ses coûts. En outre, les gens pourront toujours acheter des voitures à combustion qui dureront longtemps.
Sommes-nous donc en présence d’une situation « gagnant-gagnant » ? Que penser de cela ? Il est plus que certain que les voitures d’occasion certifiées seront plus chères que celles que l’on trouve chez les concessionnaires ordinaires. En revanche, on peut se demander dans quelle mesure elles seront meilleures. Stellantis a surtout confirmé que beaucoup de gens ne pourront plus s’offrir de nouvelles voitures électriques. C’est pourquoi il existe une porte dérobée permettant d’acheter au moins des voitures à combustion interne remises à neuf.
De telles échappatoires ne seraient peut-être pas nécessaires si les constructeurs avaient déclaré dès le départ que les projets politiques étaient irréalistes. Mais ces dernières années, comme à l’époque de la normalisation, le parti au pouvoir et ses enfants de cinq ans ont eu droit à des vagues et à des acclamations. Il n’est peut-être pas nécessaire de rappeler comment tout cela s’est terminé à l’époque. Il est très peu probable que cela se termine différemment cette fois-ci sans une réflexion approfondie de la part des hommes politiques et de certaines entreprises automobiles.
Le groupe Stellantis sait manifestement que les politiques prévues pour la révolution électrique ne conviendront pas à tout le monde. Il ouvre donc la porte arrière de la combustion. Photo : Stellantis
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