Une gueule de bois après une grande fête ? Les ventes, le chiffre d’affaires et les bénéfices de Bentley sont en baisse, et le second semestre s’annonce encore pire.
Y a-t-il une gueule de bois après la grande fête ? Les ventes, le chiffre d’affaires et les bénéfices de Bentley s’effondrent, et le second semestre s’annonce encore pire.
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Ces dernières années, les constructeurs automobiles ont réussi à vendre presque tout à n’importe quel prix sans trop d’efforts, en particulier les marques de luxe. Aujourd’hui, même certaines d’entre elles commencent à ressentir les réalités économiques du monde actuel, mais cela n’ébranle pas leurs projets électriques.
Si vous arrivez en retard à un rendez-vous à Prague, il ne vous reste plus qu’à trouver des excuses pour justifier l’engorgement des transports. À ce moment-là, personne ne vous en voudra, mais vous pouvez compter sur les regrets. Surtout si vous racontez que vous avez attendu si longtemps que vous avez décidé de vous garer dans une zone interdite, de risquer de vous faire remorquer et de faire le reste du chemin à pied. Cela fait déjà plier le plus grand des récalcitrants, qui finit par vous promettre une indemnité plus élevée pour compenser le service de remorquage.
Ces dernières années, l’incertitude économique et les failles dans les chaînes d’approvisionnement sont devenues des excuses similaires pour pratiquement tous les constructeurs. En fait, Bentley les souligne dans son dernier communiqué de presse, en vendant 7 096 nouvelles voitures au cours du premier semestre de cette année, soit 302 unités ou 4 % de moins qu’au cours de la même période de l’année dernière. Dans le même temps, le chiffre d’affaires (1,681 milliard d’euros/40,25 milliards d’euros) et le bénéfice (390 millions d’euros/9,34 milliards d’euros) ont baissé de 2 %.
Ce qui est piquant, c’est que ces mêmes circonstances, qui ont fait grimper les ventes et les bénéfices à des niveaux record, sont en train de provoquer le contraire. Pour rendre les choses encore plus confuses, le patron du constructeur automobile, Adrian Hallmark, a qualifié les résultats de « positifs », même si le signe moins brille sur toutes les variables pertinentes. En outre, il a mis en garde contre l’évolution de la situation au cours du reste de l’année : « Nous nous attendons à ce que la situation soit beaucoup plus difficile », a-t-il déclaré.
Il pourrait être intéressant de recommencer à essayer de chasser les clients avec tout ce qu’il est possible de chasser, mais ce n’est pas ainsi que les constructeurs automobiles pensent aujourd’hui. Parallèlement à ce qui précède, Bentley a donc confirmé qu’elle restait fidèle à son projet d’envoyer d’abord le moteur W12 sur la glace avant que le constructeur automobile ne se débarrasse des moteurs à combustion interne en tant que tels. De quoi donner un coup de fouet aux ventes…
Les Britanniques investissent 3 milliards d’euros (71,86 milliards de livres sterling) dans l’électrification de l’ensemble de leur portefeuille, sur une période de dix ans. La totalité de la somme sera consacrée au développement, mais aussi à l’amélioration de l’usine de Pyms Lane, à Crewe. Bentley ne peut pas compter sur les entrepôts du groupe, car la société mère Volkswagen a pris beaucoup de retard dans le développement de nouvelles plates-formes pour les véhicules électriques. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’entreprise s’est continuellement adressée à des fabricants chinois.
Dans l’Empire du Milieu, deuxième marché après l’Amérique, Bentley a perdu 7 % par rapport à l’année précédente. En fait, nous ne serions pas surpris si une autre marque du groupe suivait Audi et VW en annonçant une coopération inédite avec les Chinois. Dans ce cas également, cela pourrait signifier un véritable désastre – si Bentley devait également passer à la technologie chinoise, quelle raison y aurait-il de préférer ce constructeur à l’original chinois moins cher ?
Ainsi, les propos sur les difficultés d’approvisionnement ne font que préparer le terrain pour de futures excuses, avec des ventes qui risquent de baisser encore plus. Un grand nombre de personnes ont choisi Bentley en raison du 12 cylindres sous le capot, mais cette époque est révolue. Le huit cylindres n’est plus inhabituel, pas plus que la technologie hybride proposée dans la Flying Spur et le Bentayga. Cette dernière ne séduit probablement pas non plus les clients, sinon Bentley aurait vanté des chiffres précis dans le communiqué de presse susmentionné.
Cela dit, nous ne pouvons qu’ajouter que le SUV représente 44 % de toutes les immatriculations, tandis que la berline en représente 24 %. Les trente-deux restants sont pris en charge par deux voitures à deux portes, la Continental GT et la GTC. La seule hausse des ventes est donc associée à la région Asie-Pacifique et au Moyen-Orient, mais partout ailleurs, Bentley languit. Et comme l’a mentionné Hallmark, la situation sera encore pire au second semestre. La grande fête est peut-être terminée, mais la gueule de bois arrive. Et elle ne peut être imputée aux seuls problèmes des fournisseurs.
Bentley fait ses adieux au 12 cylindres cette année, ce qui a entraîné un ralentissement sensible de l’intérêt du public. En effet, la marque ne veut plus vendre que des modèles à huit cylindres ou hybrides, qui seront remplacés par des voitures purement électriques dans quelques années. Il n’est toutefois pas certain qu’une telle décision soit prise, compte tenu de la baisse des ventes qui s’annonce. Photo : Bentley Bentley
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