VW a fait volte-face et s’oppose ouvertement à l’électrification rapide des voitures. Soudain, nos arguments lui conviennent.

VW fait volte-face et s’oppose ouvertement à l’électrification rapide des voitures. Soudain, nos arguments lui conviennent.

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Les Allemands en particulier sont apparemment ceux pour qui il n’y a pas de train qui passe dans le programme « voitures électriques pour tous ». Mais voilà qu’ils disent eux-mêmes ce que nous leur demandons depuis des années, sauf qu’en Europe, il n’est apparemment pas approprié de le dire.

Depuis Herbert Diess, Volkswagen est devenu un constructeur automobile qui, du matin au soir, ne parle d’électromobilité qu’au superlatif. Et s’il y a un point négatif, c’est uniquement lié au fait que le boom de l’entraînement par batterie n’avance pas assez vite. Cela devait mettre en péril 30 000 emplois.

Mais le fanatisme de Diess appartient désormais au passé, et Oliver Blume a pris sa place à la tête de l’entreprise. L’optimisme électrique ne lui est pas étranger, mais il semble avoir les pieds un peu plus sur terre. Au cours des neuf derniers mois, il a ainsi quelque peu repensé les projets de son prédécesseur. Le groupe ne joue plus une seule carte, mais met également l’accent sur les carburants synthétiques en parallèle avec la propulsion électrique. La mobilité électrique reste le numéro un, mais c’est l’attitude que les représentants des constructeurs automobiles nous « donnent à manger » en Europe. Au vu des derniers développements, il semble que la rationalité de VW n’ait pas encore complètement disparu.

En effet, l’administration du président américain Joe Biden a récemment présenté une proposition véritablement européenne de réduction des émissions pour la période 2027-2032. Joe Biden et ses collaborateurs demandent donc que 60 % des nouvelles voitures soient électriques d’ici à la fin de la décennie. Il y a un an à peine, ils parlaient de 50 %. À première vue, tout joue en faveur de VW, mais comme nous l’avons déjà souligné, les mots qui sortent régulièrement de la bouche des gens de VW n’ont pas grand-chose à voir avec la réalité.

L’Alliance pour l’innovation automobile, qui comprend non seulement Toyota, Hyundai, Kia, BMW et Ferrari, des constructeurs qui ont jusqu’à présent refusé de jouer la même carte, mais aussi General Motors et VW, s’est fermement opposée à la proposition. Ce sont, pour une fois, les constructeurs automobiles qui ont toujours parlé de passer à l’alimentation par batterie seule avant même que la législation ne l’impose. Toutefois, ils affirment à présent, par l’intermédiaire de l’Alliance, que la proposition « ne représente pas un petit changement, mais un changement significatif qui aura un impact sur les travailleurs ».

En l’espace de quelques instants, nous assistons donc à un virage à 180 degrés de la part de VW. Ce sont pourtant les Allemands qui ont expliqué qu’un passage lent aux voitures électriques entraînerait au contraire des licenciements. Aujourd’hui, ils affirment que même si la part des voitures nécessairement électriques dans les ventes ne passe que de 50 à 60 %, il y aura d’importants licenciements. Il s’agit bien sûr d’une réalité, comme en témoignent de nombreux constructeurs de voitures purement électriques. Lucid, par exemple, a déjà licencié 18 % de ses effectifs en mars, tandis que Polestar enverra 10 % de ses effectifs à l’agence pour l’emploi. Mais les licenciements n’épargnent pas non plus la société mère Volvo, qui verra partir 6 % de son personnel. Elle aussi s’est lancée à corps perdu dans l’électromobilité.

Les constructeurs automobiles commencent à réaliser que si la plupart des gens n’ont pas les moyens de s’acheter une nouvelle voiture aujourd’hui, ils auront du mal à le faire dans quelques années. Après tout, l’alimentation par batterie s’accompagne à la fois d’une augmentation des prix et d’une diminution de l’utilité. En outre, l’Alliance a souligné un autre fait connu depuis un certain temps, à savoir qu’il n’y a pas assez de métaux rares dans le monde pour remplacer réellement le parc actuel de plus de 1,4 milliard de voitures à combustion interne.

Les fabricants ont jusqu’au 5 juillet de cette année pour commenter la proposition. Pour l’instant, il semble qu’aucun d’entre eux ne soit d’accord avec ce changement. Il sera donc intéressant de voir quand une rébellion similaire commencera en Europe. Aujourd’hui, il devient clair pour tout le monde que les ventes de voitures neuves vont baisser d’une manière telle que de nombreuses marques ne pourront pas survivre. Après tout, si le patron des ventes d’Audi dit ouvertement que les quatre anneaux ont 50 % de chances de faire faillite s’ils s’engagent dans une voie purement électrique, alors la situation est vraiment grave.

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VW a vendu 301 069 voitures neuves en Amérique l’année dernière, mais l’ID.4, seul représentant de la propulsion électrique, n’a représenté que 20 511 immatriculations. Cela ne représente même pas une part de 7 %, mais le constructeur espère atteindre 60 % d’ici sept ans. Mais ce n’est pas vraiment réaliste, à moins qu’il ne veuille vendre une fraction des voitures qu’il fournit aujourd’hui. Il n’est donc pas surprenant qu’ils se rebellent. Photo : Volkswagen

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